L'euro s'est stabilisé après une croissance impressionnante vendredi. Il va fort probablement faire un autre saut important aujourd'hui.
Dans le même temps, le marché boursier américain a atteint des sommets historiques quand le dollar s'est affaibli en raison de l'attitude attentiste de la Réserve fédérale. Mais la situation peut se retourner puisque la banque centrale est en train de surveiller la réaction des marchés et de l'économie à la pandémie de Covid-19, et plus particulièrement, pour savoir si les gens adhèrent activement aux mesures de distanciation sociale.
Quoi qu'il en soit, les membres de la Fed ont noté que les perturbations persisteront beaucoup plus longtemps que prévu, car les problèmes de l'offre et de la demande nuisent assez gravement aux industries. Cette situation continuera à entraver la croissance et à maintenir l'inflation à un niveau élevé.
En ce qui concerne l'emploi, plusieurs analystes commencent à penser que les États-Unis ne seront pas prêts de revenir aux taux d'avant la crise. Ils estiment donc que cet indicateur ne devrait plus servir de base à la prise de décisions. L'ancien secrétaire au Trésor Lawrence Summers fait partie de ceux qui sont en faveur d'un changement de cet indicateur.
Un autre problème qui ralentira la croissance économique est la difficulté de résoudre la politique fiscale. Jusqu'à présent, les républicains et les démocrates ne sont pas d'accord sur ce que devrait être le plafond de la dette publique, ce qui est très inquiétant car le Trésor américain est à court d'argent et il est probable qu'après quelques semaines, il ne sera plus en mesure de remplir ses obligations. L'impasse pourrait également conduire à une fermeture partielle du gouvernement, car les démocrates se sont engagés à lier le plafond de la dette publique à un projet de loi sur les dépenses essentielles.
Parallèlement, en Europe, la BCE parle de plus en plus de plans pour réduire le programme d'achat d'obligations.
François Villeroy de Galhau, membre de la BCE, a récemment déclaré que la banque centrale devrait tenir compte des conditions de financement plus favorables de la région lorsqu'elle décidera du rythme des achats d'urgence d'obligations. Il a ajouté que cela pourrait empêcher le ralentissement inévitable de la croissance économique.
M. Villeroy a également affirmé que toute modification du programme PEPP de la BCE n'a rien à voir avec les décisions de la Réserve fédérale américaine, car le maintien de son principe d'achat massif d'obligations est un moyen de conserver de bonnes conditions pour la reprise économique.
Parallèlement, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a présenté un nouveau programme pour soutenir l'économie. Elle a affirmé qu'il pouvait être mis en place immédiatement après la fin du programme d'achat d'obligations, étant donné que la zone euro ne connaît pas de sérieuses pressions inflationnistes ni de croissance rapide sur le marché du travail. Les conditions actuelles permettent également à la banque centrale de maintenir une politique douce puisqu'elle est loin de s'inquiéter des conséquences que pourrait avoir une surchauffe de l'économie.
Tous ces commentaires ont été formulés avant la réunion de la BCE la semaine prochaine, au cours de laquelle les membres décideront de l'ampleur des mesures de relance dont la région aura besoin au cours des derniers mois de 2021. La banque centrale doit également dépenser plusieurs milliards d'euros dans le cadre de son programme d'urgence de 1,85 milliards d'euros...
En ce qui concerne l'inflation, Destasis a indiqué que l'Allemagne a observé une croissance rapide en août dernier, lorsque l'indicateur a atteint son niveau le plus élevé depuis 2008. L'IPC aurait atteint 3,9%, contre 3,8% en juillet. L'inflation harmonisée au niveau de l'UE a également bondi à 3,4%, tandis que l'IPC d'un mois sur l'autre est resté inchangé.
Par ailleurs, la confiance économique est tombée à 117,5 points en août, contre 119 points en juillet. Le sentiment s'est apparemment affaibli en raison de la baisse de confiance dans les secteurs de la consommation, des services et de l'industrie. Le sentiment industriel aurait chuté à 13,7 points, tandis que la confiance des consommateurs a glissé à -5,3 points.
En ce qui concerne l'EUR/USD, beaucoup de choses dépendent de 1,1810 car une hausse au-dessus de ce niveau pourrait conduire à une nouvelle hausse vers 1,1860 et 1,1890. En revanche, une baisse en dessous de ce niveau pourrait entraîner un plongeon vers 1,1785, puis vers 1,1765 et 1,1740.