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FX.co ★ EUR/USD. L'inflation américaine n'étant pas impressionnante, le sort de la paire est désormais entre les mains de la BCE

EUR/USD. L'inflation américaine n'étant pas impressionnante, le sort de la paire est désormais entre les mains de la BCE

La diffusion controversée de la croissance de l'inflation américaine a manqué de soutenir les taureaux du dollar. Le billet vert est revenu à la zone des 1,1900, dans le cadre d'une augmentation corrective suite à une baisse sur plusieurs jours. Toutefois, les acheteurs de l'EUR/USD ont également des doutes: dès que le prix a franchi la barre des 1,1900, le momentum haussier s'est estompé. L'euro ne peut pas s'opposer à la monnaie américaine, il suit donc passivement la dynamique de l'indice USD. Les traders ne prennent pas le risque d'investir sur l'euro seul avant la réunion de la BCE. En conséquence, après avoir bondi au niveau de 1,1925, un autre pull back baissier a suivi, d'abord vers le bas du niveau de prix 1,1900, puis vers la zone des 1,1800. Quelques heures seulement après la diffusion, le prix était de retour à ses positions précédentes.

EUR/USD. L'inflation américaine n'étant pas impressionnante, le sort de la paire est désormais entre les mains de la BCE

Pour le moment, il y a une impasse: les vendeurs et les acheteurs de l'EUR/USD ont besoin d'un élan informationnel qui les aiderait à pousser la paire hors de la plage de prix fixe. La communication d'aujourd'hui, à la déception des taureaux du dollar, n'a pas agi comme un guide informationnel puissant: la situation inflationniste, vague et contradictoire, a suscité plus de questions qu'elle n'a fourni de réponses.

Parlons maintenant d'autres chiffres. L'IPC global correspond au niveau des prévisions. Sur une base mensuelle, l'indicateur est en hausse pour le deuxième mois consécutif, atteignant 0,4% en février (le meilleur résultat depuis juillet de l'année dernière). Sur une base annuelle, l'indice global a également répondu aux attentes des analystes, augmentant de 1,4% (le taux de croissance le plus important depuis février 2020). Globalement, ce résultat est très correct, quoique largement attendu. Si l'inflation sous-jacente selon l'IPC avait montré une dynamique similaire, la réaction du marché aurait été complètement différente. Mais, comme on dit, "le marché des changes ne répond pas au mode conditionnel". L'indice de référence, si l'on exclut les aliments et l'énergie, était en zone "rouge", en deçà des niveaux prévisionnels plutôt faibles. Ainsi, sur une base mensuelle, l'indicateur a augmenté de 0,1% seulement (avec une croissance prévue de 0,2%), et sur une base annuelle, il a ralenti à 1,3% (une dynamique négative est observée ici pour le deuxième mois consécutif). En d'autres termes, les chiffres peu impressionnants de l'inflation de base ont compensé les gains de l'indicateur d'inflation globale.

En réponse à cette diffusion, l'indice USD est passé de 90,120 à un creux journalier de 91,80. La paire euro-dollar a mis à jour son sommet journalier, en atteignant 1,1925. Toutefois, comme mentionné ci-dessus, le momentum haussier s'est presque immédiatement estompé: en effet, dès que le prix a franchi la barre des 1,1900, les vendeurs sont devenus plus actifs avec la paire, ce qui n'a pas permis le développement d'une croissance corrective.

Apparemment, les traders de l'EUR/USD vont négocier dans le cadre d'une fourchette de prix étroite jusqu'à l'annonce des aboutissements de la réunion de la Banque centrale européenne (ou plutôt jusqu'à la fin de la conférence de presse de la présidente de la BCE, Christine Lagarde). La majorité des analystes interrogés par Bloomberg et Reuters sont convaincus que la BCE va maintenir un ton conciliant et exprimer des évaluations plus pessimistes quant aux perspectives de reprise de l'économie européenne.

D'abord, le taux de vaccination dans les pays de l'UE laisse à désirer, alors que le taux d'incidence du coronavirus reste élevé. La campagne de vaccination a été lancée il y a deux mois, mais jusqu'à présent, 2% seulement de la population européenne a reçu toutes les doses du vaccin. En effet, selon l'agence de presse Bloomberg, si, aux Etats Unis, 25 doses du vaccin sont administrées par 100 personnes, dans l'Union Européenne, il n'y en a que 8. Tout cela suggère que les pays de l'UE devront soit prolonger les confinements, soit rendre plus strictes les mesures restrictives existantes, avec toutes les conséquences que cela implique. D'après les analystes de Bloomberg, un retard dans la reprise des activités commerciales pendant un mois ou deux seulement peut coûter 80 à 100 milliards d'euros à l'économie européenne. En d'autres termes, la faiblesse du rythme de vaccination menace la reprise de l'économie de la zone euro - et il semble que demain les membres de la BCE vont faire ce constat.

D'ailleurs, les membres de la BCE vont probablement réagir à la situation actuelle du marché de dette, en essayant de réduire le rendement croissant des obligations européennes. On s'en souvient, le président de la Réserve fédérale a réagi plutôt calmement à l'augmentation du rendement du Trésor, se contentant de dire que ce fait a "attiré son attention" (Il a, par ce fait, contribué à la hausse du dollar).

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Contrairement aux représentants de la Fed, les membres de la BCE s'inquiètent de l'augmentation des rendements des obligations européennes. Plus particulièrement, certains d'entre eux ont déclaré que la BCE était prête à mettre à l'emploi la flexibilité de son programme d'urgence d'achat d'obligations pour empêcher "la croissance injustifiée du rendement". Demain, la BCE va probablement mettre au clair ses intentions à l'égard de ce contexte dans le cadre d'un plan d'action. Cette absence de corrélation des approches augmentera l'attrait du billet vert.

Ainsi, les aboutissements de la réunion de demain sont peu susceptibles d'être en faveur de l'euro. Autre chose, l'humeur de la BCE, axée sur le compromis, est déjà prise en compte dans les prix actuels. Par conséquent, il est difficile de prédire la réaction qu'aura le marché: par exemple, l'inaction de la banque centrale peut négativement influencer l'humeur des investisseurs, surtout dans un contexte de quarantaines prolongées. Dans ce cas, l'euro chutera sur le marché. Et vice versa: l'euro peut renforcer sa position en relation avec les perspectives annoncées d'augmenter les sommes d'argent qui seront versées dans l'économie.

Étant donné l'ambiguïté de la situation, il vaut mieux ne pas se précipiter pour prendre des décisions de trading sur la paire EUR/USD. Actuellement, la stagnation est due à l'indécision des taureaux et des ours. Si la les résultats de la réunion sont, de facto, favorables à l'euro, la paire montrera un fort momentum correctif, qui sera limitée par le niveau de résistance important de 1,2000 (la ligne Tenkan-sen sur le graphique journalier). Autrement, les ours de l'EUR/USD auront une raison supplémentaire pour développer la tendance baissière et de faire diminuer le prix au bas des 1,800.

*L'analyse de marché présentée est de nature informative et n'est pas une incitation à effectuer une transaction
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