Simultanément, la situation fondamentale externe ne contribue pas à la croissance de la devise suisse. L'optimisme général des marchés européen augmente notamment grâce à la vaccination de la population de l'UE contre le coronavirus. La Commission européenne a fixé le but de vacciner environ 70% de la population adulte de l'Union Européenne d'ici l'été. Bien qu'il ne reste plus que trois mois avant juin, Bruxelles devrait connaître une augmentation importante du taux de vaccination en mars. Dans ce contexte, les principaux indices boursiers de la région européenne affichent une dynamique positive - en particulier, ils ont clôturé la session d'hier en territoire positif.
Les rapports macroéconomiques, à leur tour, ne sont pas du côté du franc. Ainsi, l'inflation, casse-tête de la Banque Nationale Suisse, continue à être en territoire négatif. L'indice des prix à la consommation en février était à -0,5% (année sur année), le même niveau qu'en janvier. Dans le même temps, la plupart des analystes étaient plus optimistes, ils ont prédit une croissance à -0,3%. Sur une base mensuelle, les prix à la consommation ont augmenté de 0,2%, suivant une hausse presque aussi faible de 0,1 % le mois précédent. Dans le même temps, la prévision globale se situait au niveau de +0,4 %.
Le président de la SNB, Thomas Jordan, exerce lui aussi de la pression de fond sur le franc. Au cours de ses quelques discours, il exprime régulièrement des thèses dovish. D'abord, nous parlons d'une intervention sur les devises, à laquelle la SNB a eu recours à plusieurs reprises. Les discussions sur la réduction des taux d'intérêt en territoire négatif se sont quelque peu atténuées récemment, surtout après que Washington a accusé la Suisse de manipuler la monnaie nationale. La banque nationale suisse a rejeté ces accusations, et elle continue à insister sur le fait que la valeur du franc est gonflée. En plus des problèmes mentionnés ci-dessus, il y en a plusieurs autres que Jordan choisit de souligner. Particulièrement, il y a la rentabilité faible des entreprises et la "la prudence dans l'embauche de nouveaux employés" qui lui est associée. Ce problème est exacerbé par la crise du coronavirus, qui n'a pas épargné la Suisse. Ainsi, la Banque centrale établit un lien de causalité entre la crise du coronavirus, le franc coûteux, la rentabilité des entreprises, le chômage et l'activité consommatrice, qui affecte finalement la dynamique de l'inflation. Une telle rhétorique de la part du chef de la SNB exerce une pression de fond sur le franc.
Mais les rapports européens de la semaine ont soutenu la devise. Particulièrement, les indices PMI ont été diffusés dans les principaux pays européens cette semaine. Ces indicateurs ont confirmé une certaine tendance: le secteur manufacturier reste à flot et fait même preuve d'un certain optimisme, tandis que le secteur des services est encore un maillon faible. Ce n'est pas surprenant puisque les restrictions de quarantaine, qui ne font que s'intensifier depuis le début de l'année, ont frappé le secteur des services en premier. Mais ce qui est caractéristique: les estimations finales pour le mois de février ont été révisées à la hausse par rapport aux données initiales. Et surtout, cela s'applique au secteur des services (excepté l'indice allemand).
D'un point de vue technique, la paire euro/franc est dans un canal de prix croissant. La paire connaît une tendance haussière prononcée, soutenue par l'indicateur Ichimoku qui a formé son puissant signal Parade of Lines. Le prix teste également la bande supérieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger sur les unités de temps à partir de 4H, ce qui représente le canal étendu. Les indicateurs de tendance sont confirmés par l'oscillateur MACD, qui est en zone de survente. Le niveau de support est la ligne Tenkan-sen sur le graphique journalier et le niveau 1,1000. Mais le chiffre rond, le niveau psychologiquement important de 1,1200 (un sommet d'un an et demi), est le l'objectif de croissance le plus proche. Dans cette fourchette des prix, il est conseillé de faire des bénéfices et adopter une position attentiste.