Les banques centrales devraient être indépendantes non seulement des pressions politiques, mais aussi des pressions à court terme, telles que la perception de l'inflation par les marchés financiers, a déclaré le porte-parole de la BCE, François Villeroy. Les banques centrales mondiales font face à une pression politique croissante de la part des politiciens des deux côtés de l'Atlantique pour qu'elles assouplissent leur politique monétaire conformément à leurs plans. Dans le même temps, les rendements obligataires ont récemment diminué en raison de la faiblesse des données économiques, ce qui a contraint les banques centrales à prendre de nouvelles mesures de relance radicales pour empêcher les anticipations inflationnistes de se dégrader.
«Nous prenons en compte les signaux du marché, mais nous ne devrions pas dépendre du marché; ela signifie qu'il ne faut pas compter uniquement sur les anticipations inflationnistes du marché », a déclaré François Villeroy. Un indicateur clé des attentes à long terme des marchés financiers concernant l'inflation dans la zone euro est récemment tombé à 1,1%. Malgré le fait que depuis lors, l'inflation a atteint 1,3%, elle est non seulement nettement inférieure à l'objectif d'inflation de la BCE, proche de 2%, mais inférieure à celle qui avait été la sienne lorsque la Banque centrale avait lancé son programme d'achat d'obligations en 2015. François Villeroy a regretté la nécessité de rappeler l'importance de l'indépendance de la Banque centrale, base de la politique monétaire moderne, qui est de plus en plus attaquée par les hommes politiques.