La situation comporte des risques d'escalade de la crise, qui se répercutera dans toute l'économie mondiale. La réputation du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui tente de se révéler un réformateur autoritaire, est menacée.
Selon la FDD, un groupe de réflexion basé à Washington, cette histoirere met en question une image positive du prince et sa crédibilité.
Comme il est devenu connu, cet incident peut constituer une raison de refuser de participer au prochain sommet sur les investissements à Riyad. Et de plus en plus de sociétés occidentales et de gouvernements nationaux prennent cette décision. Parmi eux se trouvent des grandes figures comme James Dimon de JPMorgan Chase Co., Bill Ford de Ford Motor et Dara Khosrowshahi d'Uber.
Les Saoudiens vont-ils s'ajouter à la liste des pays sous sanction ?
L'isolement de l'Arabie saoudite au niveau international n'est pas une tâche facile, préviennent les analystes. De plus, une telle initiative peut retomber dessus tous les membres de la communauté mondiale.
L'aggravation de la tension, bien sûr, peut considérablement gonfler les cours du pétrole et perturber le processus de paix au Moyen-Orient. En outre, cela va à l'encontre des efforts coordonnésdes de dissuasion de l'Iran, tandis que les États-Unis éliminent de manière agressive la présence de l'état islamique sur le marché pétrolier. Le royaume saoudien est l'un des principaux alliés dans cet affaire. Ce grand producteur mondial de matières premières pourrais facilement compenser tous les barils manquants.
De plus, les dures réalités politiques ne permettront pas à l'Occident et à l'Amérique d'être trop hostiles aux Saoudiens, car cela pourrait les pousser directement dans les bras de la Russie.
La pratique montre que «même dans les pires moments», les dirigeants des deux pays ont réussi à trouver des moyens de surmonter la crise, puisque Riyad et Washington «ont désespérément besoin l'un de l'autre».
Plus récemment, Donald Trump a déclaré que l'Arabie saoudite ne pourrait pas survivre deux semaines sans le soutien des États-Unis.
Perspectives pétrolières
Les analystes pétrolières surveillent de près l'évolution des prix du Brent, qui, même s'ils se sont éloignés des plus hauts jamais atteints, restent à environ 80 dollars le baril.
Les nouvelles négatives et la réaction violente des médias et des politiciens du monde entier face à la mort possible de Khashoggi pourraient contribuer à la croissance du pétrole. Il est possible qu'à la fin de la journée, les participants du marché «obtiennent la fourchette située entre 81 entre 81 et 81,5 $» le baril.
Les cotations continuent de croître lentement mais sûrement «ce qui conduit à une réévaluation des plans futurs visant à augmenter les prix, car la température clémente en octobre ne sera pas longue».
Le président des États-Unis a répété à plusieurs reprises qu'il nourrit de grands espoirs des exportations de pétrole du Royaume ce qui permettrait de réduire les prix. Les autorités saoudiennes ne manqueront pas d'utiliser son pétrole comme arme si elles doivent prendre des mesures de rétorsion.
Les principaux indices boursiers de l'Arabie saoudite se sont déjà effondrés dimanche, mais la crise n'a pas encore affecté les cotations du pétrole. Selon ClipperData, principal analyste des produits de base, l'histoire confuse de Khashoggi ne contribuera guère la croissance des prix du pétrole. Mais si l'escalade de ce conflit a lieu, alors tout pourra arriver, les enjeux sont élevés.
Toutefois, selon la FDD, même si les actions contre le journaliste renommé restent en toute impunité, un «précédent dangereux» pourra avoir lieu.Cela peut pousser d'autres pays à prendre des mesures similaires contre leurs propres dissidents.