GBP/USD : Réunion de novembre de la Banque d'Angleterre – Aperçu

La paire GBP/USD plonge, réagissant aux résultats de l'élection présidentielle américaine. La dynamique baissière de mercredi est entièrement alimentée par le renforcement du dollar américain. L'indice du dollar tente de se stabiliser à ses plus hauts niveaux depuis quatre mois, autour de 105. Les principales paires de devises connaissent une volatilité accrue, franchissant tous les obstacles de prix sur leur chemin. La paire GBP/USD ne fait pas exception : les baissiers ont cassé de manière impulsive le niveau de support à 1.2870 (la ligne inférieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger sur l'horizon de temps D1) et tentent maintenant de se consolider en dessous de cet objectif.

Cependant, la livre sterling était déjà sous pression avant l'élection américaine, suite à la présentation par le Parti travailliste au pouvoir de son premier budget depuis sa victoire aux élections parlementaires de juillet. Des dépenses importantes, des emprunts substantiels et d'autres propositions budgétaires ont été mal accueillis par la monnaie britannique. À première vue, cette réaction pourrait sembler anormale, mais les inquiétudes concernant un alourdissement de la charge fiscale ont suscité des doutes quant aux perspectives de croissance économique.

En réaction à l'annonce du budget, la paire GBP/USD est tombée à 1,2843 la semaine dernière. La situation a rappelé à de nombreux participants du marché le bref passage de Liz Truss en tant que Première ministre, lorsque son "mini-budget" a choqué les marchés et est finalement devenu sa chute politique. Bien que la nature des propositions budgétaires soit différente (le budget de Truss visait les réductions d'impôts les plus importantes de l'histoire moderne du Royaume-Uni), la réaction du marché a été similaire—à l'époque, la livre a chuté, et elle chute à nouveau aujourd'hui.

La Banque d'Angleterre pourrait aggraver les problèmes de la livre si elle annonce un nouvel assouplissement de la politique monétaire.

Le résultat officiel de la réunion de novembre, qui doit être annoncé le jeudi 7 novembre, est déjà anticipé—les marchés sont convaincus à 100 % que la banque centrale réduira le taux d'intérêt de 25 points de base. Cependant, les perspectives d'actions futures restent incertaines.

Il convient de noter que l'indice global des prix à la consommation (IPC) a chuté à 1,7 % sur une base annuelle contre une prévision de 1,9 %. Cela marque le taux de croissance le plus lent depuis avril 2021, ramenant l'inflation dans la fourchette cible de la BoE. Cependant, l'IPC de base, bien qu'en baisse, reste au-dessus du seuil de 3 %, tombant à 3,2 %—le niveau le plus bas depuis septembre 2021.

L'indice des prix de détail (RPI), souvent utilisé par les employeurs dans les négociations salariales, est également entré en zone rouge. Annuellement, il a ralenti à 2,7 %, par rapport à des attentes de 3,1 %, marquant la croissance la plus faible depuis mars 2021. L'inflation de l'IPC dans le secteur des services a chuté à 4,9 % en glissement annuel en septembre, tombant en dessous du seuil clé de 5,0 % pour la première fois en mois. La croissance des salaires a également ralenti, les gains moyens (y compris les primes) tombant à 3,8 %—le niveau le plus bas depuis janvier 2021. Hors primes, le chiffre est tombé à 4,9 %, le taux de croissance le plus lent depuis août 2022.

Ces résultats permettent à la BoE de baisser les taux d'intérêt lors de la réunion de novembre. De plus, ils peuvent inciter la banque centrale à annoncer une nouvelle baisse des taux lors de sa dernière réunion de l'année. Cependant, certains experts, y compris les économistes de Scotiabank, doutent que la Banque réduise les taux lors de deux réunions consécutives. Ils argumentent en se basant sur l'inflation de base (toujours au-dessus de 3 %), l'inflation dans le secteur des services, et l'assouplissement budgétaire discrétionnaire déclaré.

Le scepticisme quant à la signalisation de nouvelles mesures accommodantes (comme l'annonce d'une baisse de taux en décembre ou début 2025) pourrait nuire à la livre britannique. La livre pourrait être sous une pression significative si la rhétorique de la BoE est conciliante. Un tel scénario "extrêmement accomodant" n'est pas actuellement pris en compte, ce qui signifie que sa réalisation pourrait prendre le marché par surprise.

Mercredi, la paire GBP/USD a réagi aux émotions après la victoire triomphante du Parti républicain, qui a remporté la Maison-Blanche et les deux chambres du Congrès—le Sénat et la Chambre des représentants. Cependant, jeudi, la paire pourrait faire face à une pression supplémentaire de la part de la Réserve fédérale (si elle met l'accent sur l'accélération de l'inflation sous-jacente aux États-Unis) et de la BoE (si elle laisse entendre une nouvelle réduction de taux d'ici la fin de l'année). À mon avis, la BoE non seulement abaissera les taux mais adoptera également une position conciliante, permettant ainsi aux vendeurs de GBP/USD de faire baisser la paire jusqu'au niveau de support de 1,2800, avec un potentiel de tester la base de la plage de 1,2800.