USD/CAD. Réunion de juillet de la Banque du Canada : Aperçu

Le dollar canadien s'est affaibli par rapport au dollar américain pour la deuxième semaine consécutive. Après un déclin prolongé de cinq semaines, la paire USD/CAD a activement inversé sa direction et gagné en élan. Ce mouvement des prix est moins dû au renforcement du billet vert (surtout que l'Indice du dollar américain a récemment montré une dynamique mitigée) qu'à l'affaiblissement du huard.

Ironiquement, la paire a décliné puis augmenté pour la même raison : l'inflation. Le Canada a publié un rapport sur la croissance de l'IPC à la fin du mois de juin, qui s'est avéré étonnamment fort. Au lieu de la diminution attendue à 2,6 %, l'Indice des Prix à la Consommation a augmenté à 2,9 % en glissement annuel en mai. L'indice de base a également été "positif", passant à 1,8 % contre une baisse prévue de 1,5 % en glissement annuel. En réponse à cette publication, la paire USD/CAD a chuté, passant de 1,3790 à 1,3585 en cinq semaines.

Cependant, la semaine dernière, un rapport sur la croissance de l'inflation en juin a été publié. Il a révélé que l'Indice Global des Prix à la Consommation est tombé en territoire négatif (-0,1 %) pour la première fois depuis décembre 2023, malgré que la plupart des experts prévoyaient une augmentation à 0,2 %. En glissement annuel, il y avait également une tendance à la baisse : l'indicateur a diminué à 2,7 % après avoir augmenté à 2,9 %. L'Indice des Prix à la Consommation de base est également tombé en territoire négatif sur une base mensuelle (pour la première fois depuis décembre de l'année dernière). Cependant, en glissement annuel, l'indicateur était en "zone verte" (augmentant à 1,9 % par rapport à une baisse prévue de 1,6 %). En réponse à cette publication, la paire est retournée dans la zone de 37.

Les traders considèrent les chiffres ci-dessus à travers le prisme de la réunion de la Banque du Canada en juillet, dont les résultats seront annoncés le 24 juillet. Selon les prévisions de plusieurs experts, la banque centrale devrait maintenir tous les paramètres de politique monétaire inchangés, suite à une réduction de taux de 25 points de base en juin (à 4,75 %). Cependant, certains ne sont pas d'accord avec cette prévision. Par exemple, les stratégistes des devises d'ING anticipent une réduction de taux ce mois-ci, en pointant la situation actuelle sur le marché du travail canadien. Selon eux, la banque centrale pourrait recourir à un assouplissement supplémentaire dans un contexte de baisse des recrutements et de hausse du chômage (à 6,4 %). Notamment, le chômage a atteint son plus haut niveau depuis janvier 2022.

Le rapport sur la croissance de l'inflation de juin penche également la balance en faveur d'un scénario dovish.

Il convient de noter qu'après la réunion précédente, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, n'a pas écarté des mesures supplémentaires dans cette direction "dans un avenir prévisible". Il a également averti que toute réduction de taux serait "progressive", chaque décision ultérieure dépendant des données économiques dont disposeront les membres du régulateur avant la réunion. Dans l'une de ses interviews suivantes, Macklem a mentionné qu'il est "raisonnable" de s'attendre à d'autres réductions de taux "si l'économie et l'inflation évoluent conformément aux attentes de la banque centrale."

Pouvons-nous dire que les "conditions sont réunies" maintenant? Plutôt non que oui. D'une part, le chômage au Canada a grimpé à un niveau le plus élevé depuis 2,5 ans, mais d'autre part, le taux de croissance des salaires horaires moyens a accéléré à 5,4 % en glissement annuel, contre 5,1 % le mois précédent. L'inflation présente également un tableau mitigé : alors que l'Indice Global des Prix à la Consommation a ralenti, l'indice de base a accéléré en glissement annuel (avec une croissance enregistrée pour le deuxième mois consécutif).

À mon avis, la Banque du Canada adoptera probablement une approche attentiste après la réunion de juillet, en attendant un refroidissement du marché du travail (croissance des salaires) et un ralentissement de l'inflation de base, pour évaluer en septembre s'il est possible de continuer à baisser les taux d'intérêt ou non.

On peut supposer qu'un tel résultat "attentiste" de la réunion de juillet pourrait aider les vendeurs de l'USD/CAD à organiser un repli correctif à la baisse. Cependant, notez que la faiblesse du dollar canadien est également due à la baisse des prix du pétrole. En particulier, un baril de brut WTI se négociait autour de 80-82 $ la semaine dernière, alors que maintenant le prix est tombé à 78 $. Cette tendance à la baisse est en place depuis le 19 juillet.

Par conséquent, je pense que la Banque du Canada maintiendra le statu quo après la réunion de juillet, mais adoptera probablement une rhétorique dovish, laissant entrevoir une éventuelle réduction des taux en septembre. La réalisation d'un tel scénario pourrait déclencher un repli correctif de l'USD/CAD, qu'il serait prudent d'utiliser pour ouvrir des positions longues.

L'analyse technique suggère également une priorité pour les positions longues. Sur tous les horizons temporels plus élevés (du H4 et plus), la paire se situe soit à la ligne supérieure, soit entre les lignes médiane et supérieure de l'indicateur des bandes de Bollinger. L'indicateur Ichimoku montre un signal haussier de "Parade de Lignes" sur le graphique journalier. L'objectif principal du mouvement haussier est le niveau de 1.3800 – la ligne supérieure des bandes de Bollinger sur l'horizon temporel hebdomadaire.