EUR/USD. Réunion de la BCE en juillet : aperçu

Demain, le 18 juillet, la Banque Centrale Européenne tiendra sa prochaine réunion – celle de juillet. On ne peut pas dire que la réunion de juillet soit simplement de routine, bien que les résultats formels de cet événement soient effectivement prédéterminés. Il est probable que le régulateur maintienne tous les paramètres de la politique monétaire inchangés : la probabilité de ce scénario est proche de 100 %.

Néanmoins, la réunion de juillet provoquera probablement une volatilité significative pour la paire EUR/USD, car elle déterminera les perspectives d'assouplissement de la politique monétaire. Essentiellement, l'intrigue de la réunion de juillet se résume à une question : la BCE baissera-t-elle les taux d'intérêt en septembre ou adoptera-t-elle une approche attentiste ? Les signaux précédents ont été ambigus, donc l'intrigue autour de la réunion de juillet demeure.

Selon les attentes générales du marché, d'ici la fin de l'année, la Banque Centrale Européenne pourrait procéder à deux nouvelles baisses de taux, totalisant 25 points de base. Cependant, les données sur la croissance de l'inflation dans la zone euro, publiées début juillet, présentent un tableau contradictoire.

Par exemple, le rapport sur la croissance de l'IPC pour juin a reflété un léger ralentissement de l'indice global des prix à la consommation (2,5%) et une stagnation de l'indice de base (2,9%). L'IPC de base a montré une tendance à la baisse pendant 9 mois (d'août 2023 à avril 2024 inclus), atteignant 2,7%. Cependant, en mai, il a accéléré à 2,9% et est resté à ce niveau en juin. Un autre indicateur de l'inflation – l'indice des prix à la production de la zone euro – est ressorti à -0,2% en variation mensuelle (contre une prévision de -0,1%) et -4,2% en variation annuelle (contre une prévision de -4,1%).

Commentant ces publications, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré que la Banque Centrale avait fait des progrès en matière de désinflation, car les principaux indicateurs d'inflation "se dirigent dans la bonne direction". Elle a indiqué que le régulateur ne baissera pas les taux en juillet mais n'a pas exclu d'autres mesures d'assouplissement de la politique monétaire lors des réunions suivantes. Son principal message était que la baisse des taux de juin ne signifiait pas le début d'un cycle séquentiel : des décisions correspondantes seront prises de réunion en réunion. Par exemple, avant la réunion de juillet, les conditions fondamentales pour une étape supplémentaire vers l'assouplissement ne se sont manifestement pas formées. La question de savoir si elles se formeront d'ici septembre reste ouverte. Tout dépendra de la dynamique des indicateurs macroéconomiques clés, principalement dans le domaine de l'inflation.

On peut supposer que ce message sera intégré dans la déclaration accompagnatrice. Des thèses similaires devraient être exprimées par Christine Lagarde lors de la conférence de presse finale. La Banque Centrale Européenne ne voudra certainement pas s'engager sur des délais spécifiques et des volumes de baisses de taux.

En même temps, l'absence de signaux clairs "annonçant" sera compensée par des signaux déclaratifs. C'est-à-dire que les marchés seront une fois de plus assurés que la voie de l'assouplissement de la politique est une priorité. Cependant, la Banque Centrale notera que cette voie est sinueuse, cahoteuse et dépend de nombreux facteurs, il ne sera donc pas question de "feuille de route".

Ici, nous pouvons également rappeler le compte rendu de la réunion de juin de la BCE, qui a reflété l'inquiétude des membres du Conseil concernant les perspectives d'inflation. En particulier, les membres du régulateur ont noté que la croissance des salaires s'est avérée exceptionnellement élevée, tout comme le taux d'inflation dans le secteur des services. L'inflation, selon la Banque Centrale, s'est avérée plus résiliente, et les risques pour les prévisions d'inflation "sont biaisés à la hausse".

En même temps, les membres de la BCE ont approuvé la proposition de l'économiste en chef Philip Lane de réduire les taux d'intérêt de 25 points.

Comme nous pouvons le voir, malgré la décision finale unanime, de nombreux membres du régulateur ont exprimé leurs préoccupations concernant l'inflation. Le rapport de juin sur la croissance de l'IPC, publié en juillet (c'est-à-dire après cette réunion), devrait encore accentuer cette inquiétude.

Tout cela suggère que les résultats de la réunion de juillet de la BCE seront probablement interprétés en faveur de la monnaie unique, car le régulateur démontrera son hésitation concernant les prochaines étapes de l'assouplissement de la politique monétaire. Le mot "si" deviendra clé dans le communiqué final, compte tenu de la dépendance déclarée de la Banque Centrale aux données entrantes.

Tout doute de la Banque Centrale Européenne jouera en faveur des acheteurs de l’EUR/USD. D'autant plus que les chances d'une baisse de taux de la Fed lors de la réunion de septembre augmentent, "à pas de géant". Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'une baisse de taux de 25 points en septembre est de 93%. Les traders voient également une chance de 7% d'une baisse de 50 points. En même temps, la probabilité de maintenir le statu quo est tombée à zéro.

Ainsi, les données ambiguës sur la croissance de l'inflation dans la zone euro, les minutes ambiguës de la réunion de juin et les commentaires prudents de Christine Lagarde indiquent que la BCE n'adoptera pas une position "colombe", soutenant ainsi l'euro. Le dollar, quant à lui, reste sous pression, donc les résultats positifs (pour l'euro) de la réunion de juillet permettront aux acheteurs de EUR/USD de tester le niveau de résistance le plus proche à 1,0960 (la ligne supérieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger sur le graphique quotidien) et éventuellement d'approcher des limites de la 10ème figure.