En période de ralentissement économique

Le dollar a réjoui ses partisans en se renforçant de manière significative mardi. Son indice DXY a atteint hier un maximum depuis le début du mois de mars, atteignant 104,85.

La raison de cette augmentation du dollar est due à la fois à des statistiques macroéconomiques positives provenant des États-Unis et à des statistiques moins positives en provenance de Chine (l'indice d'activité manufacturière de Caixin a considérablement diminué en août, passant à 51,8 contre 54,1 précédemment), ce qui rappelle une fois de plus le ralentissement de la deuxième économie mondiale et incite les investisseurs à se tourner vers le dollar comme actif refuge (nous en avons discuté dans notre récente revue "EUR/USD: avant les réunions de septembre de la BCE et de la Réserve fédérale américaine").

Les acheteurs de dollars comptent également sur un resserrement ultérieur de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et une nouvelle hausse des taux d'intérêt, probablement en novembre. La probabilité en est évaluée par les acteurs du marché à environ 60%, selon les données de CME Group.

Il est probable que les autres grandes banques centrales mondiales mettent également en pause leurs programmes de resserrement de la politique monétaire.

En particulier, hier a eu lieu la réunion de la Banque de réserve d'Australie, au cours de laquelle ses dirigeants ont décidé de ne pas augmenter le taux d'intérêt, le laissant à 4,10%.

Dans la déclaration qui l'accompagnait, il était indiqué que "la pause donnera à la banque centrale un temps supplémentaire pour évaluer l'impact des hausses de taux déjà effectuées à ce jour, ainsi que pour évaluer les perspectives économiques". De plus, "l'incertitude concernant les perspectives de l'économie chinoise s'est accrue" et "les perspectives de consommation des ménages restent incertaines".

Bien que la déclaration mentionne également que "des mesures de resserrement supplémentaires de la politique monétaire pourraient être nécessaires", les acteurs du marché ont conclu que la RBA ne le fera plus, compte tenu de la situation économique difficile en Australie et du ralentissement de l'économie chinoise, qui est son principal partenaire commercial et acheteur de ses matières premières (charbon, GNL, minerai de fer) ainsi que de ses produits agricoles.

Le ministre des Finances australien, Jim Chalmers, s'est également exprimé à ce sujet aujourd'hui. Selon lui, "le ralentissement de la croissance économique chinoise et la hausse des taux d'intérêt internes exerceront une pression importante sur l'économie australienne", soulignant les récents événements en Chine comme "les plus préoccupants" et affirmant que "l'économie chinoise s'est considérablement ralentie". "Cela est certainement important pour nous", a déclaré Chalmers.

Cependant, le ralentissement de l'économie chinoise est important et négatif non seulement pour l'Australie, mais aussi pour l'économie européenne. Comme on le sait, une part importante de l'économie européenne est également «liée» à la Chine, qui est également confrontée à d'importantes difficultés telles qu'une inflation peu propice à la baisse, qui reste à des niveaux plusieurs fois supérieurs à l'objectif de la BCE (2%), une situation géopolitique complexe dans la région, notamment en raison des événements en Ukraine, un ralentissement des principaux indicateurs de l'activité économique (faibles indices PMI), des prix élevés des sources d'énergie, ce qui crée des conditions propices à la fois à l'inflation et à la contraction des activités économiques (et pas seulement des petites entreprises).

La semaine prochaine se tiendra une nouvelle réunion de la BCE, et certains économistes estiment déjà que la BCE aussi pourrait faire une pause dans les hausses des taux d'intérêt, ce qui pourrait à son tour exercer une pression négative sur l'euro.

Et aujourd'hui, la Banque du Canada annoncera sa décision sur le taux d'intérêt. Elle sera publiée à 14h00 (GMT).

Comme l'indique le rapport publié par Statistique Canada vendredi dernier, le PIB réel annuel du pays a diminué de -0,2% au deuxième trimestre (contre une croissance de +2,6% au premier trimestre et une prévision de +1,2%). Sur une base mensuelle, le PIB canadien a reculé de -0,2% en juin (après une hausse de +0,2% en mai).

L'économie canadienne a non seulement connu une contraction inattendue au deuxième trimestre, mais les données précédentes ont également été révisées à la baisse.

Le dollar canadien continue de bénéficier de la hausse des prix du pétrole (le Canada étant un important exportateur de pétrole vers les États-Unis et la Chine), cependant, il s'est fortement affaibli suite aux statistiques sur le PIB canadien et l'activité commerciale dans le secteur manufacturier (l'indice de production PMI S&P Global a également chuté fortement en août, passant de 49,6 le mois précédent à 48,0, plongeant davantage dans la zone de ralentissement de l'activité et en dessous du niveau de 50).

Les participants du marché se demandent maintenant si la Banque du Canada pourra augmenter les taux d'intérêt dans un contexte de ralentissement de l'économie nationale.

Compte tenu du ton faucon des responsables de la Réserve fédérale concernant les perspectives de la politique monétaire de la Fed, les participants du marché parient sur une poursuite de la hausse de la paire USD/CAD, qui, soit dit en passant, a déjà réussi à atteindre un nouveau sommet le mercredi en début de séance de négociation européenne, à 1,3671, le plus haut depuis le 29 mars.

La rupture de cette résistance locale peut être un signal pour augmenter les positions longues sur USD/CAD (pour plus de détails et un scénario alternatif, voir USD/CAD: scénarios de dynamique du 06.09.2023).

À propos, aujourd'hui (pour les événements importants de la semaine, voir Les événements économiques les plus importants de la semaine du 04.09.2023 au 10.09.2023), à 14h00 (GMT), l'indice d'activité économique PMI (de l'ISM, Institut de gestion des chaînes d'approvisionnement) dans le secteur des services aux États-Unis sera publié (une valeur de l'indice PMI de 52,5 est attendue après 52,7 en juillet). Ainsi, une forte volatilité sur les marchés financiers est attendue à 14h00, principalement sur la paire USD/CAD.

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