USD/CAD. En hausse, seulement en hausse !

Le dollar canadien continue de perdre du terrain par rapport à la devise américaine. Hier, les acheteurs de l'USD/CAD ont atteint un niveau de prix maximal inégalé depuis des semaines, testant le niveau des 1,36. La dernière fois que cette paire de devises s'est trouvée à ce niveau de prix était fin mai de cette année. Après une hausse impulsive, le "loonie" a subi une correction, mais celle-ci était de nature technique et temporaire (suite à la soudaine faiblesse du dollar américain). Aujourd'hui même, les taureaux de l'USD/CAD sont revenus dans la partie : le prix a rebondi sur le niveau de support de 1,3510 (ligne Tenkan-sen sur le graphique D1) et s'est à nouveau dirigé vers le niveau des 1,36. Et si demain Jerome Powell ne « noie » pas la devise américaine, il est très probable que la paire trouve un point d'ancrage au-dessus de la cible de 1,3600 dans un avenir très proche. En tout cas, le contexte fondamental actuel favorise le développement de ce scénario.

Il est remarquable que le dollar canadien perde du terrain en raison de l'accélération de l'inflation au Canada. La semaine dernière, le 15 août, nous avons appris la valeur de l'indice des prix à la consommation pour le mois de juillet. L'IPC global a augmenté de 0,6% par rapport au mois précédent, contre les prévisions de croissance de 0,3%. En termes annuels, l'indice a augmenté de 3,3%, alors que la plupart des experts prévoyaient une croissance de 3,0% (c'est la première fois que l'indicateur montre une accélération après une longue période de déclin). L'indice de base des prix à la consommation est également entré dans la "zone verte" : en variation mensuelle, l'indicateur est sorti de la zone négative et a atteint 0,5% (prévision : 0,4%). En variation annuelle, l'IPC de base est resté au même niveau en juillet qu'en juin (3,2%), alors que les analystes prévoyaient une baisse à 2,8%.

D'un côté, les chiffres publiés ont penché en faveur des "colombes", car ils ont révélé une dynamique ascendante de nombreux composants du rapport sur l'inflation. D'un autre côté, la publication n'a pas renforcé les attentes hawkish concernant les actions futures de la Banque du Canada. Selon les experts de TD Securities, en particulier, la croissance de l'inflation en juillet au Canada est "clairement insuffisante pour incliner la balance en faveur d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt". Selon eux, la Banque du Canada devrait maintenir les taux à 5,00% probablement jusqu'en 2024, à moins que la croissance de l'IPC ne devienne durable.

De nombreux autres analystes ont exprimé des opinions similaires, reflétant essentiellement le consensus du marché. C'est pourquoi, après la publication du rapport susmentionné, la paire a continué de monter.

"La croissance de l'inflation" peu convaincante" n'est pas le seul argument en faveur du statu quo du régulateur canadien. On peut également se rappeler de la dernière publication dans le domaine du marché du travail, dont presque tous les composants ont déçu. Par exemple, le taux de chômage au Canada est passé à 5,5 % par rapport à la précédente valeur de 5,4 %. La croissance est minime, mais dans ce cas, une certaine tendance négative se forme - l'indicateur augmente de manière cohérente au cours des trois derniers mois. La croissance du nombre d'employés a également déçu : en juillet, les experts prévoyaient une augmentation de 25 000 emplois, alors que les chiffres réels ont montré une dynamique négative : au cours du deuxième mois de l'été, le nombre d'emplois a diminué de 6 000. L'indicateur est de nouveau dans la zone négative (-6,4 milliers) après une augmentation significative (59,9 milliers) en juin.

Hier au Canada, un autre rapport macroéconomique a été publié, qui n'était également pas en faveur de la "lune". Le volume des ventes au détail (hors transport automobile) a chuté de 0,8% (alors que les prévisions tablaient sur une croissance de 0,3%) - c'est le pire résultat depuis février de cette année. En tenant compte des ventes de voitures, les ventes au détail au Canada ont légèrement augmenté de 0,1%.

Rappelons que la Banque du Canada, en prenant la décision d'augmenter les taux en juillet, a laissé entendre que cette étape pourrait être la dernière dans le cycle actuel de resserrement de la politique monétaire. Selon le chef de la banque centrale, Tiff Macklem, les prochaines mesures du régulateur "seront déterminées par l'évaluation des données disponibles et les perspectives de l'inflation". Comme nous le constatons, à la suite des dernières publications macroéconomiques, la balance penche en faveur d'une position attentiste - du moins dans le contexte de la prochaine réunion prévue le 6 septembre.

Le fondamentaux actuels favorisent la poursuite de la tendance haussière de la paire USD/CAD. À moins que Jerome Powell ne joue demain le rôle de "cygne noir". Si le président de la Réserve fédérale maintient un ton "belliqueux" à Jackson Hole et s'inquiète également d'une augmentation inattendue de l'indice général des prix à la consommation et de l'indice des prix à la production aux États-Unis, le "loonie" pourrait non seulement tester mais aussi se consolider autour de la zone des 1,36.

En faveur du scénario nord, il y a aussi une "technique". La paire sur le graphique quotidien se trouve entre la moyenne et les lignes supérieures de l'indicateur Bollinger Bands, ainsi qu'au-dessus de toutes les lignes de l'indicateur Ichimoku, qui a formé un signal haussier "Parade des lignes" sur D1. Cela indique la priorité des longs retours de prix vers le sud. L'objectif principal du mouvement nord à moyen terme est le niveau de 1,3650 - c'est la ligne supérieure de l'indicateur Bollinger Bands sur le graphique quotidien.