Les réunions de la Fed et de la BCE deviennent l'événement central sur le marché et les investisseurs suivent attentivement leurs décisions et commentaires. Le temps dira quelle sera la réaction ultérieure des marchés aux décisions de la banque centrale et à leur impact sur la paire de devises EUR/USD.
À l'heure actuelle, on sait que la BCE a l'intention de relever les taux jeudi, mais ses actions ultérieures après juillet ne sont pas aussi définies, ce qui suscite de la confusion sur les marchés financiers.
Les taux dans la zone euro ont augmenté au cours de l'année dernière pour atteindre 4%, soit le niveau le plus élevé en 22 ans. Le taux maximal dans l'histoire était auparavant de 4,75%, et le taux minimal était de 0%.
Auparavant, la BCE fournissait des indications précises sur les réunions suivantes, mais maintenant la rhétorique est quelque peu floue. Il y a des suppositions sur une politique plus souple de la banque centrale.
Essayons d'examiner les cinq principales questions posées à la BCE, publiées par Reuters.
Dans quelle mesure la BCE augmentera-t-elle les taux ?
La BCE prévoit d'augmenter les taux d'un quart de point de pourcentage. Cette décision est prise en compte par les marchés et est prévue par les économistes. L'inflation générale reste suffisamment élevée pour justifier cette hausse. La BCE a communiqué sa décision à l'avance.
Quels signaux la BCE enverra-t-elle concernant sa politique future?
Le consensus sur le marché quant à une nouvelle hausse après juillet n'est plus certain, des doutes ont émergé. Certains faucons de la BCE suggèrent que la hausse en septembre n'est pas garantie.
Il est possible que la BCE se montre plus prudente dans ses signaux, en confirmant que la décision dépendra des données.
Y aura-t-il une pause dans la hausse des taux?
Certains analystes s'attendent à ce que la BCE fasse une pause en septembre, en se basant sur les prévisions actualisées du personnel. Cela permettra à la BCE de signaler que l'inflation devrait atteindre l'objectif de 2%.
Il est possible que la BCE fasse une pause et augmente les taux ultérieurement, si nécessaire, similairement à la Réserve fédérale américaine. Sur les marchés monétaires, on prévoit une nouvelle hausse après juillet. Cela pourrait marquer le pic de la hausse des taux.
Quand la BCE prévoit-elle une baisse de l'inflation de base?
Malgré la baisse de l'inflation générale en juin, l'inflation de base, considérée comme l'indicateur clé des tendances, reste supérieure au niveau souhaité, atteignant 6,8%. La BCE fera face à des pressions sur cette question, mais des réponses plus claires ne pourront être présentées qu'après la publication de nouvelles prévisions économiques en septembre.
Les analystes s'inquiètent de la lente diminution de l'inflation de base et soulignent les tensions sur le marché du travail et la pression sur les salaires.
Le ralentissement de l'économie n'aura pas d'impact significatif sur la politique monétaire de la BCE. L'attention principale du régulateur reste sur l'inflation.
Cependant, le ralentissement de la croissance pourrait renforcer la position des colombes, car l'activité commerciale dans la zone euro s'est affaiblie. Le secteur industriel et les services semblent également en mauvaise santé.
Les prévisions de la BCE semblent trop optimistes pour certains analystes qui prévoient une stagnation pendant plusieurs trimestres à partir du début de 2023, contrairement aux prévisions de la banque Barclays.
Quel impact l'assouplissement de la politique a-t-il sur les conditions de financement ?
Les données sur les prêts bancaires témoignent d'une hausse marquée du coût des emprunts dans l'histoire de la BCE. Cela commence à avoir un impact sur les conditions de prêt. Les dernières données indiquent une baisse du volume des prêts, ce qui pourrait entraîner une diminution significative de la production économique.
Si ce message relativement "colombe" est confirmé par les dernières données sur les prêts bancaires, cela pourrait alimenter les spéculations selon lesquelles les taux sont proches de leur pic. On s'attend à ce que le pic des hausses de taux intervienne à la fin de 2023 et au premier semestre 2024.
L'euro. Un potentiel de croissance limité
L'euro baisse lundi en raison des élections en Espagne, avec également une attention portée sur les données faibles de l'indice PMI par les traders.
La paire EUR/USD a chuté en dessous du niveau de 1,1100. Les nouveaux chiffres montrent une aggravation de la récession économique dans les plus grandes économies européennes en juillet.
Selon les sondages préliminaires, l'économie de la zone euro ainsi que celle de l'Allemagne ont connu la plus forte contraction depuis novembre de l'année précédente, principalement en raison de la plus forte baisse de l'industrie manufacturière depuis plus de trois ans.
De plus, la production en France diminue pour le deuxième mois consécutif.
L'indice d'activité commerciale dans le secteur manufacturier de la zone euro est tombé à 42,7 contre 43,4 en juin.
Pour que la paire EUR/USD reparte à la hausse avec la perspective d'atteindre le niveau de 1,2000, il est nécessaire soit d'une forte baisse du dollar, soit de raisons exceptionnelles pour renforcer l'euro.
La prévision de la Commerzbank prévoit une baisse de la paire EUR/USD à 1,0880 en raison de l'incapacité à défendre la zone de 1,1000/1,0970.
La situation des risques sur le marché peut conduire à la baisse de la paire EUR/USD en raison des mises à jour de la politique de la BCE et de la Réserve fédérale, estime la MUFG.
Les résistances se situent à 1,1110, 1,1145 et 1,1180. Les supports sont à 1,1035, 1,0980 et 1,0940.