EUR/USD. Au bord de la faillite : Biden et McCarthy se rencontreront à nouveau aujourd'hui pour discuter de la limite de la dette publique

Le dollar américain est entré dans une zone d'incertitude. Pendant presque toute la semaine dernière, il s'est renforcé malgré de nombreux facteurs fondamentaux qui jouaient contre la devise américaine. Cependant, vendredi, les taureaux du dollar ont finalement cédé du terrain, en raison des commentaires modérés du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Au début de la nouvelle semaine de négociation, la situation est bloquée : ni les acheteurs ni les vendeurs d'eur/usd ne risquent d'ouvrir de grandes positions, de sorte que la paire se négocie dans une fourchette de prix étroite, près du niveau de 1,08. Tout cela est dû au possible défaut de paiement aux États-Unis, qui continue de préoccuper les investisseurs. Le contexte des nouvelles change ici à une vitesse kaléidoscopique : l'optimisme alterne avec le pessimisme et l'inquiétude - et vice versa. Le dollar américain, quant à lui, oscille d'un côté à l'autre : lors de la dernière journée de négociation, les ours ont atteint un nouveau minimum de sept semaines (1,0760), mais n'ont pas réussi à baisser jusqu'au niveau de 1,07. De plus, ce même jour, ils ont perdu l'initiative, ce qui a permis à la paire de terminer la semaine à 1,0804.

Compte tenu de la situation actuelle, une question légitime se pose : dans quelle direction la balance penchera-t-elle finalement - en faveur de la devise américaine ou inversement ? Pour répondre à cette question, examinons les raisons de cette volatilité "inutile".

Les balancements émotionnels

Si l'on compare le graphique quotidien de l'eur/usd avec le fil d'information sur le sort de la dette publique américaine, on peut en conclure que les "balancements émotionnels" des traders n'ont été motivés que par un seul sujet. Par exemple, les dernières négociations infructueuses entre les républicains et les démocrates, qui ont eu lieu mardi dernier, ont provoqué une agitation autour du dollar. Et bien que les politiciens aient formulé des termes assez diplomatiques, les deux parties ont reconnu que la conclusion d'un accord était encore loin.

Hier (c'est-à-dire dimanche), Joe Biden était le principal faiseur de nouvelles sur ce sujet. Émettant auparavant de l'optimisme, il a soudainement changé le ton de sa rhétorique en déclarant qu'il ne pouvait pas garantir une "fin heureuse", car la décision est prise non seulement par ses collègues de parti au Congrès, mais aussi par les républicains, pour lesquels il ne peut pas se porter garant. Une telle phrase aurait pu provoquer une forte volatilité sur les paires de dollars (en faveur du billet vert), si Biden n'avait pas adouci la situation avec des commentaires supplémentaires un peu plus tard. Il a annoncé qu'il avait eu un appel téléphonique avec le président de la Chambre des représentants (un républicain) Kevin McCarthy. Sans entrer dans les détails, le chef de la Maison Blanche a noté que la conversation s'était déroulée "de manière constructive et positive", ajoutant qu'ils se parleraient à nouveau lundi.

À en juger par le comportement de la devise américaine, le marché regarde avec optimisme les négociations à venir, qui pourraient être les dernières avant d'atteindre un compromis nécessaire. Il est remarquable que les républicains et les démocrates, ainsi que Biden, déclarent à l'unisson que le défaut des États-Unis aura des conséquences "très graves", de sorte que son déclenchement n'est pas une option acceptable. Le président américain est prêt à conclure un accord (c'est-à-dire que les démocrates sont prêts à faire des concessions en matière de réduction des dépenses budgétaires), mais en même temps, il refuse de le conclure "uniquement aux conditions des républicains".

Perspectives floues

Que dit la situation actuelle? Que les négociations se poursuivent. Selon la chaîne de télévision américaine NBC News, le président Joe Biden et le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, se rencontreront aujourd'hui en personne à la Maison Blanche "pour reprendre les négociations sur une éventuelle augmentation du plafond de la dette publique".

Par analogie avec les événements de la semaine dernière, on peut supposer qu'en cas d'échec, le dollar reprendra de la vigueur.

Il est remarquable que les traders ont pratiquement ignoré aujourd'hui une nouvelle déclaration "paniquante" du chef du Trésor américain. Dans une déclaration spéciale à la télévision, Janet Yellen a une fois de plus averti que le temps presse avant "l'heure X". Selon elle, le 1er juin est une "date limite stricte" pour augmenter le plafond de la dette fédérale. Elle a ajouté que la probabilité que le gouvernement rassemble suffisamment de revenus pour tenir jusqu'au 15 juin (date à laquelle des recettes fiscales supplémentaires doivent être perçues) est "assez faible".

Il ne faut pas sous-estimer l'importance de la déclaration de Janet Yellen. C'est en quelque sorte une "publication d'action différée" : si les négociations prévues pour aujourd'hui se terminent à nouveau sans résultat, le "rappel de la date limite" mentionné ci-dessus (qui ne laisse que quelques jours) renforcera la volatilité parmi les paires de devises en dollars. Et la paire eur/usd ne fera pas exception ici.

Conclusions

Les traders des paires de devises en dollars sont figés dans l'attente de nouvelles négociations sur le plafond de la dette publique américaine. À en juger par le comportement du billet vert, les participants du marché conservent un certain optimisme quant à leurs résultats potentiels.

Mais malgré la correction des prix, les positions longues sur la paire eur/usd restent encore trop risquées. Si les républicains et les démocrates continuent de "jouer sur les nerfs" l'un de l'autre, en négociant des conditions plus avantageuses pour eux-mêmes et en se rapprochant simultanément de la date limite, le dollar sûr rappellera à nouveau son existence. Dans ce cas, la paire eur/usd non seulement reviendra dans la zone des 7 chiffres, mais pourra également tenter de descendre jusqu'au niveau de support de 1,0680 (la ligne Kijun-sen sur le timeframe W1).