AUD/USD. Aperçu de la réunion de mai de la RBA

Mardi 2 mai, la Banque de réserve d'Australie tiendra sa prochaine réunion. Il est très probable que la banque centrale maintienne toutes les caractéristiques de sa politique monétaire inchangées. C'est le scénario de base et largement attendu.

Cependant, le suspense demeure

La réunion de mai des membres de la RBA pourrait provoquer une forte volatilité sur la paire AUD/USD. En effet, le suspense quant à la tonalité de la déclaration accompagnant la décision et à la rhétorique du gouverneur de la RBA demeure. Les données publiées la semaine dernière sur l'inflation en Australie ont ajouté de l'huile sur le feu. La publication était dans la "zone verte" : de nombreux composants du rapport ont dépassé les estimations prévisionnelles. Maintenant, le sort de l'ozzie est entre les mains de la direction de la RBA. Si les membres du régulateur australien permettent à nouveau une politique monétaire plus agressive (en suggérant une hausse des taux lors de la prochaine réunion de juin), les acheteurs d'AUD/USD pourront organiser une poussée vers le nord, vers la zone des 67. Dans le cas contraire, les vendeurs reviendront au minimum de cette année (0,6575) et tenteront de se maintenir dans la zone des 65. Tout cela indique qu'il convient de traiter les fluctuations de prix actuelles avec une grande prudence : les événements de demain pourraient "redessiner" le fondamental de la paire.

Il convient de noter que ces dernières semaines, le gouverneur de la RBA, Philip Lowe, a évoqué des allusions de faucon, déclarant notamment que l'équilibre des risques penchait progressivement en faveur d'une nouvelle hausse des taux. En répondant à une question sur les résultats possibles de la réunion de mai, Lowe a noté qu'il n'y avait actuellement aucune certitude à 100% que la banque centrale devrait à nouveau augmenter les taux, "mais si la RBA maintient les taux en mai, cela ne signifie pas que la banque centrale ne les augmentera pas plus tard". Commentant les rumeurs d'une possible baisse des taux au second semestre de l'année, Lowe a déclaré qu'il était "trop tôt pour en discuter".

Il convient également de rappeler la rhétorique de la déclaration accompagnant la réunion d'avril et les principaux thèmes du procès-verbal de cette réunion. L'essence de ces documents est que la RBA "laisse la porte ouverte" à une augmentation des taux. En particulier, le procès-verbal de la réunion d'avril indique que la décision de faire une pause "a été difficile", car la hausse inattendue de la migration et de la rémunération des fonctionnaires ont renforcé les arguments en faveur d'un tour supplémentaire de hausse des taux. À son tour, dans le texte de la déclaration accompagnant la réunion, la banque centrale a indiqué qu'il pourrait être nécessaire à l'avenir de "resserrer quelque peu la politique monétaire" si l'inflation recommençait à montrer une dynamique à la hausse.

L'inflation ralentit, mais a une "teinte verte"

Le dernier rapport sur l'inflation publié la semaine dernière a reflété une situation contradictoire. Ainsi, l'indice des prix à la consommation a diminué au premier trimestre en glissement annuel pour atteindre 1,4 %, alors que les prévisions tablaient sur une baisse à 1,3 %. D'un côté, le composant est dans la "zone verte", mais d'un autre côté, il s'agit du taux de croissance le plus faible depuis le quatrième trimestre 2021. En termes trimestriels, l'indice a atteint 7,0 %. Et ici encore, la situation est ambiguë : d'un côté, les experts s'attendaient à une baisse plus importante (jusqu'à 6,8 %), mais d'un autre côté, il s'agit de la première baisse de l'indicateur après cinq trimestres consécutifs de croissance. En revanche, en termes mensuels, l'indice est dans la "zone rouge" : alors que les prévisions tablaient sur une baisse à 6,5 %, l'indice a chuté en mars à 6,3 %. Une dynamique à la baisse est constatée pour le troisième mois consécutif.

En général, le rapport sur l'inflation publié permet de supposer qu'à l'heure actuelle, la RBA n'a pas de raisons valables de reprendre une politique monétaire restrictive, même en dépit de la couleur "verte" des chiffres publiés.

Conclusions

La Banque de réserve d'Australie devrait probablement maintenir sa politique monétaire inchangée demain. Malgré les signaux de fauconnerie de la part de la RBA, l'inflation dans le pays ralentit toujours, bien que plus lentement que prévu par la plupart des experts. Le leitmotiv de la déclaration d'accompagnement sera probablement la phrase selon laquelle la banque centrale ne renonce pas à une augmentation des taux à l'avenir, mais préfère avoir plus de temps pour évaluer les conséquences d'un resserrement de la politique monétaire.

C'est le scénario de base, dont la mise en œuvre aura un impact minimal sur le dollar australien. Selon les résultats d'un sondage mené par Reuters, plus de 75% des économistes interrogés (26 sur 34) ont déclaré que la RBA maintiendrait le taux inchangé en mai. Les huit autres répondants ont prévu une augmentation de 25 points de base. Les stratèges de change des grandes banques locales (NAB, Westpac, ANZ) s'attendent également à ce que le statu quo soit maintenu, tandis que les analystes de la CBA prévoient une augmentation de 25 points de base. Les contrats à terme sur les taux d'intérêt suggèrent qu'il n'y aura pas d'augmentation des taux.

D'un point de vue technique, la paire aud/usd sur le graphique journalier se situe entre la moyenne et la ligne inférieure de l'indicateur Bollinger Bands, ainsi que sous toutes les lignes de l'indicateur Ichimoku, qui montre un signal baissier "Parade des lignes". Tous ces signaux techniques indiquent une priorité à la baisse. Le niveau de support est situé à 0,6570 (ligne inférieure de Bollinger Bands sur D1). Le niveau de résistance est la ligne moyenne de Bollinger Bands sur le même timeframe, correspondant à 0,6690.