La devise américaine tente à nouveau de maintenir un équilibre entre les données macroéconomiques négatives des États-Unis et la situation géopolitique tendue. Cette fois-ci, difficile pour le billet vert de profiter de la situation. Plusieurs facteurs ne sont pas en faveur de l'USD, qui a de plus en plus de mal à maintenir sa position dominante.
Jeudi soir, 24 mars, le billet vert s'est apprécié face à l'euro dans un contexte de baisse des demandes d'allocation de chômageaux États-Unis. Cet indicateur était au minimum pour les 53 dernières années. Selon les calculs du département américain du Travail, le nombre de demandes d'allocations de chômage dans le pays est tombé à 187 000, atteignant le niveau le plus bas depuis 1969. Avant la pandémie de COVID-19, ce chiffre était d'environ 220 000, mais au cours des quatre dernières semaines, il a atteint des niveaux pré-pandémiques.
La situation actuelle a donné un élan au billet vert, ce qui l'a aidé à surmonter la négativité du lendemain. Vendredi matin 25 mars, le dollar américain a chuté face aux autres devises avant la publication des statistiques macroéconomiques des États-Unis. De nombreux analystes supposent que l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan pourrait chuter à 59,7 contre 62,8 auparavant. Rappelons que cet indicateur reflète le niveau de confiance des ménages dans l'économie du pays.
Cependant, la devise américaine est loin d'être impuissante, bien qu'elle soit fortement dépendante des statistiques macro et de la situation géopolitique. Elle est soutenue par l'anticipation d'un nouveau resserrement de la politique monétaire de la Fed. La plupart des analystes s'attendent à ce que le taux augmente à 0,75%-1% par an en mai. Auparavant, Jerome Powell, le patron de la Fed, avait souligné que, si nécessaire, le régulateur choisirait une politique monétaire agressive et relèverait le taux directeur de plus de 25 points de base.
Un marché du travail américain vigoureux est devenu un moteur positif pour le dollar. Dans ce contexte, la Fed a plus de marge de manœuvre et resserre sa politique monétaire sans risquer de tomber en récession. Les données macroéconomiques actuelles poussent la Fed à resserrer davantage sa politique monétaire. D'après les observations des économistes, le marché du travail en pleine expansion entraîne une spirale inflationniste, soutenant les prix de l'électricité et d'un certain nombre de biens.
Dans la situation actuelle, la devise européenne s'est retrouvée dans l'ombre de la géopolitique, même si les investisseurs ne la perdent pas de vue, préférant les actifs risqués. Le renforcement des tensions géopolitiques met la pression sur l'euro. Les spécialistes n'excluent pas la possibilité d'un nouvel affaiblissement de la paire EUR/USD en raison de la persistance de l'humeur accommodante de la BCE.
Si la situation géopolitique s'améliore, le tandem l'emportera, mais à l'heure actuelle, un optimisme prudent règne sur les marchés. Vendredi matin 25 mars, l'EUR/USD s'échangeait à 1,1026, essayant de monter. Selon les analystes, dans les semaines à venir, le tandem renouera avec une tendance baissière en raison de perspectives vagues de la politique monétaire.
Contrairement à la Fed, la direction de la BCE reste accommodante. Cependant, lors de la prochaine réunion, prévue le 14 avril, la situation pourrait changer. Il est possible que le régulateur européen reconsidère sa position et suive le chemin de son homologue américain.