USD/CAD : l'énergie est un moteur puissant pour le « canadien »

Le dollar canadien a terminé la semaine de bonne humeur, malgré le grave conflit géopolitique concernant l'Ukraine. En prévision de la crise énergétique imminente, le dollar canadien s'est apprécié, mais n'a pas réussi à prendre pied dans les positions gagnées.

Les acheteurs de dollar canadien se sont avérés les gagnants cette semaine, profitant de la baisse de la paire USD/CAD de plus de 150 pips. En conséquence, le tandem a renouvelé les plus bas enregistrés fin janvier 2022 et a dépassé le niveau de support de 1,2600.

Actuellement, la paire USD/CAD est proche des valeurs les plus basses de janvier. Les analystes s'attendent à un nouvel affaissement du tandem. Le vendredi 4 mars, la paire USD/CAD s'échangeait à 1,2698, approchant un nouveau niveau de 1,2700.

La forte hausse généralisée des prix de l'énergie menace l'économie européenne. Dans ce contexte, un certain nombre de devises clés, en particulier la devise européenne, se sont sensiblement affaiblies. Dans le même temps, les devises liées aux matières premières telles que les dollars canadien, australien et néo-zélandais se sont renforcées.

Une sorte de « regain d'énergie » a aidé le dollar canadien à se renforcer. Dans le même temps, la paire USD/CAD est passée de 1,2730 à 1,2595 en raison d'une augmentation des exportations de pétrole. Rappelons que le Canada est l'un des plus gros exportateurs d'or noir.

Le coût du pétrole sur le marché mondial est un déclencheur clé de la hausse de l'inflation. Au début de cette semaine, le prix du pétrole Brent a ajouté 5 %, atteignant 115 dollars le baril. C'est le chiffre le plus élevé depuis 2011, notent les experts. Le rallye haussier du marché pétrolier a été provoqué par les craintes des investisseurs quant à la pénurie de l'offre mondiale de matières premières et l'inaction des pays de l'OPEP+, qui freinent au maximum la croissance de la production pétrolière.

Les acteurs du marché s'inquiètent de l'impact potentiel des sanctions anti-russes sur le secteur énergétique mondial. De nombreux pays occidentaux se sont abstenus d'imposer des sanctions au secteur énergétique russe, mais certains acteurs du marché ont cessé d'acheter du pétrole russe. Dans un contexte d'interruption des approvisionnements maritimes en matières premières russes, la production mondiale de pétrole pourrait s'affaiblir. Le jeudi 3 mars, le prix de Brent est monté à 120 dollars le baril.

Un autre facteur de soutien du dollar canadien a été la hausse du taux d'intérêt de la Banque du Canada de 25 points de base (pb). Le régulateur a souligné qu'il était prêt pour de nouvelles hausses de taux lors des prochaines réunions. Rappelons que la Banque du Canada a relevé son taux directeur pour la première fois en 3,5 ans et mis le cap sur un nouveau resserrement de la politique monétaire. Cette mesure est nécessaire pour limiter les pressions inflationnistes, qui se sont intensifiées dans un contexte de hausse des prix des carburants. Le conflit géopolitique autour de l'Ukraine n'empêchera pas de nouvelles hausses de taux, estiment les experts de la banque.

Le régulateur canadien est la deuxième banque centrale du Groupe des sept (G-7) à relever ses taux depuis le début de la pandémie de COVID-19. Selon des représentants de la Banque du Canada, une réduction plus active des mesures de relance monétaire sera nécessaire dans un proche avenir. Selon des représentants de la Banque du Canada, étant donné que le risque d'une croissance plus forte des prix à la consommation demeure cette année, la poursuite de la normalisation de la politique monétaire nécessitera une réduction plus agressive des mesures de relance monétaire dans un proche avenir.

Selon les analystes, les facteurs pétrolier et monétaire sont les principaux responsables du raffermissement du dollar canadien et de la baisse de la paire USD/CAD à 1,2500. La rhétorique « hawkish » de la Banque du Canada contribue au renforcement du CAD. L'économie nationale et la monnaie sont soutenues par la hausse des prix du pétrole, puisque les matières premières sont la principale ressource d'exportation du pays.