L'inflation n'est toujours pas la plus grande préoccupation. Les haussiers de l'euro et de la livre sont en train de retourner au marché

L'euro et la livre augmentent graduellement après une forte chute la semaine dernière. Cette dynamique suggère que malgré les déclarations dovish de la Banque d'Angleterre, les traders anticipent toujours la hausse du taux au Royaume-Uni. Ils sont persuadés qu'il va atteindre 1% d'ici la fin de l'année.

Cependant, la décision de maintenir les taux a entraîné une liquidation la semaine dernière, qui a entraîné la livre dans sa chute. Bien évidemment, rien n'est sûr; on ne sait pas comment la banque centrale va assurer la transition d'un programme de relance massive vers un programme plus neutre visant à réduire les pressions inflationnistes.


Beaucoup pensent que la banque centrale devrait être plus vigilante si elle souhaite réduire les hausses des prix à la consommation. Après tout, l'inflation a atteint 3,1% en septembre, dépassant ainsi la cible de 2%. Les investisseurs craignent qu'avec les problèmes persistants de la chaîne d'approvisionnement et les prix élevés de l'énergie, les mesures de relance massives et la forte reprise de l'économie britannique pourraient avoir un impact sérieux sur l'inflation de base à moyen terme.

Mais l'inflation globale élevée et les augmentations de salaires réduiront les inquiétudes concernant les pressions inflationnistes. En tant que telle, la prochaine réunion du comité sera sous le contrôle des traders et des investisseurs, et on ne peut prévoir quelle sera la réaction du marché.

Ce dilemme de la banque centrale anglaise est similaire à celui auquel la Banque Centrale Européenne fait face. Les deux banques centrales tentent de convaincre les traders qu'il n'y a aucune raison d'augmenter les taux immédiatement l'année prochaine. Des experts ont projeté que la première hausse aura lieu entre mai et novembre 2022. En revanche, d'autres croient que la Banque d'Angleterre portera ses taux à 0,5% d'ici mai, puis recommencera en 2023.

Si la Banque d'Angleterre porte ses taux à 1% l'année prochaine, l'inflation passera en dessous du niveau cible. Voilà pourquoi une hausse immédiate est plus nécessaire que jamais.

Parallèlement, le second plan de la banque centrale, qui prend en compte la possibilité d'un déclin rapide des prix de l'énergie au cours des six prochains mois, permet également à l'inflation d'être inférieure au niveau cible. Voilà qui réaffirme qu'il n'y a pas un besoin de reserrer drastiquement la politique monétaire.

Même l'économiste en chef de la Banque d'Angleterre, Huw Pill, ne voit aucun risque pour le moment. Dans une interview, il a déclaré que le taux d'inflation des salaires est susceptible de dépasser le taux de croissance tant aux États-Unis que dans la zone euro. «La croissance des salaires de base reste à un niveau égal ou inférieur à celui d'avant la pandémie», a déclaré M. Pill. «Au Royaume-Uni, ce chiffre commence maintenant à dépasser les indicateurs similaires aux États-Unis, ce qui suscite une certaine inquiétude, car la tendance à la hausse va se poursuivre dans un avenir proche.»

Répondant aux critiques selon lesquelles les économistes de la banque ont fait un mauvais calcul en conseillant de laisser la politique inchangée, M. Pill a déclaré qu'ils attendaient davantage de données sur le marché du travail avant de décider quand relever les taux. Actuellement, environ 1,1 million de citoyens sont toujours à la recherche d'un emploi, et environ 900 000 à 1,4 million sont au chômage.

Néanmoins, le marché du travail se redresse, ce qui accroît la pression sur les employeurs pour qu'ils augmentent les salaires. À ce titre, la Banque d'Angleterre surveille le taux de croissance de peur qu'il n'entraîne encore plus l'inflation.

En ce qui concerne la paire GBP/USD, beaucoup de choses dépendent de 1,36, car une percée entraînera un bond vers 1,3650 et 1,3695. Dans le même temps, une chute en dessous de ce niveau entraînera une baisse à 1,3535, puis à 1,3475.

EUR

L'euro a également rebondi après la publication de l'indice de confiance des investisseurs européens et les déclarations de l'économiste en chef de la BCE, Philip Lane. Dans une interview, M. Lane a déclaré que la croissance «inattendue» des prix à la consommation n'est pas de bon augure pour l'avenir.

M. Lane a réaffirmé la décision de la banque centrale, laquelle a provoqué une certaine controverse. Plusieurs investisseurs ont interrogé l'analyse correcte de la banque ainsi que son intention de maintenir les taux d'intérêt très faibles jusqu'à l'année prochaine. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a ouvertement déclaré qu'il est peu probable que des circonstances se présentent pour justifier un resserrement monétaire brutal à l'avenir. Mais il y a des désaccords au sein du conseil, il est donc nécessaire de surveiller davantage la croissance des salaires, même s'il n'y a pas encore de menace.

«Nous serons à l'affût des modèles instables qui pourraient entraîner des pressions indésirables en termes d'inflation. Mais permettez-moi de souligner que nous n'en voyons pas actuellement. Il s'agit plutôt d'un facteur de risque auquel nous devons prêter attention», a déclaré la banque centrale.

En ce qui concerne l'EUR/USD, beaucoup de choses dépendent de 1,16, car une percée pourrait conduire à un bond vers 1,1635 et 1,1680. Dans le même temps, une baisse sous ce niveau entraînera un plongeon vers 1,1565, puis vers 1,1530 et 1,1500.