Une autre flambée de Covid pourrait ranimer la demande pour le dollar

La demande d'actifs risqués est restée stable mercredi, alors que le marché boursier américain s'est redressé et que l'optimisme quant à la poursuite du rallye haussier a grimpé en flèche, grâce aux mesures de relance destinées à soutenir l'économie.

Mais les risques ont augmenté car les infections par le Covid-19 sont de nouveau en hausse, notamment dans la zone euro, où seule une petite partie de la population a été entièrement vaccinée. Sans surprise, les autorités ont ramené les restrictions de quarantaine dans l'espoir d'atténuer la situation.

L'un des premiers pays à imposer un nouveau confinement est la Lettonie, en raison de l'augmentation rapide des infections par le variant Delta. La semaine dernière, ce pays a enregistré le taux d'infection le plus élevé au monde. Non seulement les bars et les magasins fermeront, mais un couvre-feu sera également mis en place, et les mesures d'éloignement social reprendront.

De son côté, l'Estonie a déjà annoncé qu'elle suivrait la Lettonie si la situation s'y aggravait. La Roumanie, quant à elle, s'est tournée vers l'Organisation mondiale de la santé pour obtenir de l'aide.

La situation en Bulgarie n'est pas tellement meilleure. Le gouvernement limite déjà le nombre de personnes qui peuvent se rendre dans les restaurants, les magasins et les galeries. Certaines écoles vont également fermer sous peu. Mais malgré la forte augmentation des infections, des centaines de personnes se sont encore rassemblées hier, appelant le ministre de la santé à démissionner. Elles ont également accusé le gouvernement de violer le droit du travail.

Selon certains experts, le problème est que les gouvernements de l'ancienne aile communiste de l'UE ne parviennent pas à convaincre leurs citoyens des bienfaits de la vaccination - et ce malgré le bond observé du nombre de décès quotidiens.

Cette aggravation de la situation suggère que l'action de la BCE - ne pas abandonner le programme d'achat d'obligations et apporter un soutien à l'économie jusqu'en mars 2022 - est juste.

S'agissant des économies, le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que la Chine est en passe de connaître une croissance d'environ 8 % cette année, avant de ralentir considérablement dans les années à venir. Les économistes ont déjà revu leurs prévisions à la baisse en raison du ralentissement de la croissance au cours des derniers mois.

En ce qui concerne la région asiatique dans son ensemble, le FMI a mis en garde contre l'aggravation de l'écart entre les pays ayant un taux de vaccination élevé et ceux qui sont à la traîne. Ce phénomène, comme dans la zone euro, va tirer vers le bas la forte croissance actuelle de l'économie chinoise.

En ce qui concerne les autres statistiques macroéconomiques, Eurostat a indiqué que l'IPC de septembre de la zone euro a augmenté de 3,4 % en glissement mensuel, mais a diminué de 0,3 % en glissement annuel. L'inflation de base, quant à elle, a bondi de 0,5 % en glissement mensuel et grimpé de 1,9 % en glissement annuel.

La croissance a très probablement été stimulée par la forte hausse de 17,6 % des prix de l'énergie. Parmi les autres composantes, les prix des produits alimentaires, de l'alcool et du tabac ont augmenté de 2,0 %, tandis que les prix des produits manufacturés non énergétiques ont progressé de 2,1 %. Les prix des services ont également bondi de 1,7 %.

En Allemagne, Destasis a indiqué que l'IPP a augmenté de 14,2 % en glissement annuel en septembre, après avoir augmenté de 12 % en août. Il s'agit de la plus forte hausse depuis octobre 1974, lorsque les prix avaient augmenté de 14,5 % pendant la première crise pétrolière. Les données ont également montré que l'indice a augmenté de 2,3% en glissement mensuel.

La Banque centrale européenne a également indiqué que le compte courant de la zone euro est tombé à 13 milliards d'euros en août, contre 23 milliards en juillet. La balance commerciale est positive, et son solde s'élève à 17 milliards d'euros.

Analyse technique de l'EUR/USD

La paire est actuellement coincée dans un canal latéral, dont le milieu se situe à 1,1645. Ainsi, tout dépend de la réussite des haussiers à provoquer une rupture à 1,1670, car ce n'est qu'ainsi que la paire pourra atteindre 1,1700 et 1,1740. Entre-temps, une baisse à 1,1620 mettra la pression sur la paire, ce qui entraînera une nouvelle baisse à 1,1600 et 1,1570.