L'EUR/USD : le dollar est pris entre deux feux, et l'euro se demande si Angela Merkel va lui souhaiter Joyeux Noël

La paire EUR/USD a tenté d'entamer cette nouvelle semaine avec la croissance, mais a été contraint à rester sur la défensive

Les participants au marché ont attiré l'attention sur les élections parlementaires qui ont eu lieu dimanche dernier en Allemagne.

Selon les résultats préliminaires, les sociaux-démocrates de centre-gauche (SPD) ont obtenu 25,7 % des voix, devant le bloc conservateur CDU/CSU avec 24,1 %. Les Verts ont obtenu 14,8 %, et les libéraux du FDP - 11,5 %.

Le ministre allemand des finances, Olaf Scholz, est en voie de diriger la plus grande économie d'Europe, mais pour cela, il devra coopérer avec le FDP et les Verts, qui sont en désaccord sur plusieurs questions importantes.

Si Scholz parvient à former une coalition, il deviendra le quatrième chancelier de l'après-guerre issu du SPD après Willy Brandt, Helmut Schmidt et Gerhard Schroeder.

De son côté, Armin Laschet s'accroche toujours à la possibilité de devenir chancelier, même s'il a conduit les conservateurs à leur pire résultat électoral de l'histoire moderne.

Les Verts et les Libres Démocrates, quant à eux, ont clairement indiqué qu'ils étaient prêts à travailler avec n'importe lequel des grands partis. Cela laisse penser que les négociations sur la formation d'une coalition seront probablement difficiles et prendront beaucoup de temps.

Par conséquent, les experts n'excluent pas qu'Angela Merkel puisse souhaiter à l'Allemagne un joyeux Noël ou une bonne année.

Lundi, la paire EUR/USD est d'abord montée jusqu'à 1,1725, puis a défié les plus bas mensuels, tombant à 1,1690, mais a finalement réussi à se rétablir et a oscillé dans une étroite voie de négociation, fluctuant à 10 points près.

L'euro pourrait croître légèrement au fil du temps si les sociaux-démocrates de centre-gauche d'Allemagne forment une coalition dite «feu tricolore» avec les Verts et les libéraux du FDP apprès une victoire implicite aux élections fédérales de dimanche, selon MUFG Bank.

«La coalition feu tricolore pourrait finalement s'avérer légèrement plus favorable à l'euro, en soutenant un rythme plus lent de consolidation budgétaire, ce qui contribuera à soulager un peu la pression sur la BCE pour maintenir une politique ultra-souple», ont déclaré les stratèges de la banque.

«Une telle coalition serait aussi potentiellement plus ouverte à de nouvelles mesures modestes pour intégrer la politique budgétaire de l'UE, bien que des changements plus radicaux ne soient pas probables», ont-ils ajouté.

Entre-temps, le billet vert a de nouveau visité la zone des 93,40-93,50, après quoi il a légèrement réduit sa hausse initiale. Néanmoins, la monnaie américaine semble toujours forte, ce qui limite la croissance de la paire EUR/USD.

Les experts de la Commonwealth Bank of Australia ont noté que «le dollar devrait rester entre deux feux : les positions de la Fed sont devenues plus hawkish, et les inquiétudes concernant un éventuel défaut de paiement d'Evergrande se sont affaiblies».

Les injections massives de liquidités de Pékin semblent avoir convaincu les investisseurs que la crise d'Evergrande sera locale et non systémique.

Le fait que les autorités chinoises tentent d'empêcher la formation d'un Lehman chinois, qui entraînerait un effet domino sur les marchés, réduit la demande du dollar sûr.

Par ailleurs, le billet vert continue de recevoir le soutien du rendement croissant des obligations d'État américaines à long terme, qui a retrouvé les niveaux d'il y a quatre mois.

Lundi, l'indicateur des bons du Trésor à 10 ans a dépassé 1,5 % pour la première fois depuis la fin du mois de juin.

La croissance des rendements obligataires américains a été largement facilitée par les attentes concernant le resserrement de la politique monétaire aux États-Unis.

Rappelons que mercredi dernier, la Réserve fédérale a annoncé son intention de commencer à réduire ses achats mensuels d'obligations en novembre, et a signalé qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait suivre plus tôt que prévu.

«Les seuls facteurs qui empêchent la banque centrale américaine de resserrer sa politique sont le débat budgétaire à Washington et les risques d'une augmentation de l'incidence du coronavirus en hiver. Si ces facteurs disparaissent, la Fed pourrait commencer à réduire ses mesures de relance. Un plus grand «resserrement» de la politique monétaire de la banque centrale aura un effet positif sur le dollar», estiment les analystes de la Deutsche Bank.

Actuellement, la paire EUR/USD oscille autour du niveau de 1,1700.

Évidemment, les haussiers doivent dépasser 1,1755, mais cela semble peu probable au stade actuel. D'autres résistances sont notées à 1,1790 et 1,1830.

En cas de rupture sous 1,1680, les ours pourraient viser les plus bas de cette année autour de 1,1660, puis les plus bas de novembre 2020 à 1,1600.