Au début de la semaine de trading, l'euro s'est renforcé par rapport au billet vert. Le 1er septembre, l'EUR/USD se négocie bien au-delà de 1,1800. La demande pour l'euro a augmenté alors que ses achats ont augmenté. Lorsque les traders cessent d'acheter, l'euro chute.
Tôt le jeudi 2 septembre, l'EUR/USD se négocie autour de 1,1845. La monnaie a reçu un fort soutien des prix à la consommation de la zone euro pour le mois d'août. L'IPC s'est accéléré à 3,0% contre 2,2% en glissement annuel. L'IPC de base a augmenté à 1,6% contre 0,9% en glissement annuel. L'indicateur a augmenté à son niveau record inédit depuis 2012. Les résultats prometteurs du chômage dans la zone euro pour le mois de juillet ont également stimulé la monnaie européenne. L'indicateur a baissé de 7,6% pour atteindre son plus bas niveau de mai 2020, lorsque le taux de chômage s'élevait à 7,5%.
Le contexte fondamental actuel apporte un fort soutien à l'euro. Dans cette optique, la BCE pourrait se rapprocher de son objectif d'inflation. En outre, il ne sera pas nécessaire de réduire le programme d'assouplissement quantitatif si tôt. La forte demande institutionnelle d'obligations en Grèce et en Allemagne apporte un soutien supplémentaire à la monnaie européenne. En conséquence, l'euro est revenu à son plus haut niveau mensuel, la hausse de l'inflation ayant contribué à une flambée des rendements obligataires. Dans ces circonstances, l'EUR/USD pourrait prolonger son rebond avec pour objectif 1,1900 ou plus.
Les analystes estiment que les bons résultats macroéconomiques de la zone euro donnent au régulateur davantage de raisons de commencer le tapering. La BCE est susceptible de discuter d'une telle possibilité lors de la réunion prévue le 9 septembre, où la décision de resserrer la politique monétaire pourrait être prise.
Parallèlement, le billet vert tente de se reprendre depuis plusieurs jours. Une baisse de 15 points de la confiance des consommateurs a poussé le dollar américain à la baisse. En août, l'indicateur est tombé à son plus bas niveau depuis 2011.
Dans le même temps, l'indice PMI manufacturier ISM a progressé à 59,9% en août, contre 59,5% en juillet, alors que le marché s'attendait à une baisse vers 58,6%. Le rapport ADP sur l'évolution de l'emploi a enregistré une augmentation de 374 000 emplois au cours du mois précédent, contre les attentes du marché d'une hausse de 613 000. Dans ce contexte, le billet vert a baissé.
Dans le même temps, le dollar américain a encore un potentiel de croissance. Les stratèges de Nordea Bank estiment que la tendance à la baisse du dollar s'arrêtera après le relèvement du plafond de la dette publique. Le 1er août, le plafond de la dette est entré en vigueur aux États-Unis. Il interdit temporairement au département du Trésor de contracter de nouveaux emprunts. Cependant, lorsque le plafond sera relevé, le Trésor devra augmenter fortement le volume des prêts pour reconstituer les réserves. Cela pourrait réduire la liquidité et renforcer le billet vert. Par ailleurs, la probabilité que le dollar plonge d'ici à la fin de 2021 pourrait augmenter lorsque le marché des changes devra revoir les mesures précédentes et accepter qu'une hausse des taux d'intérêt ne se produise pas de sitôt.