L'USD pourrait avancer en dépit de sa faiblesse au mois d'avril

Si le premier trimestre a été très réussi pour le billet vert, le début du deuxième, quant à lui, s'est révélé assez mauvais.

La semaine dernière, l'indice USDX a baissé d'environ 1%, clôturant dans le rouge pour la troisième semaine consécutive et marquant la plus longue tendance baissière depuis décembre.

La correction baissière prolognée de la devise américaine rend les haussiers nerveux. Ils sont actuellement en train de se demander quoi faire, et jusqu'où le le dip du billet vert peut aller.

Toutefois, certains investisseurs sont optimistes et estiment que la devise américaine a toutes les chances de monter et de reprendre son mouvement ascendant jusqu'à la fin de l'année.

Ils notent que les Etats-Unis vont continuer à surpasser leurs concurrents, et que des données statistiques positives pourraient agir comme les principaux déclencheurs de la croissance du dollar américain. Par conséquent, les baissiers devraient être vigilants et ne pas fêter leur victoire, car tout peut changer.

Vendredi, le billet vert s'est considérablement affaibli contre ses principaux concurrents, baissant en dessous du niveau de 91 et atteignant les valeurs les plus basses depuis le début du mois de mars.

Le cours de la devise américaine a baissé en dépit du fait que les statistiques publiées à la fin de la semaine dernière ont dépassé les attentes.

Le PMI manufacturier américain est passé de 59,1 en mars à 60,6 en avril, sa plus forte croissance depuis mai 2007.

En mars, les ventes de logements neufs ont augmenté de 20,7% par rapport au mois précédent, atteignant leur niveau le plus élevé depuis août 2006, soit 1,021 millions en termes annuels.

Récemment, le dollar américain a cessé de réagir aux statistiques macroéconomiques positives sur les États-Unis, les acteurs du marché accordant davantage d'attention aux déclarations de la Fed. Le régulateur répète sans cesse que malgré certains progrès dans la reprise de l'économie nationale, la banque centrale continuera d'adhérer à une politique monétaire souple.

La prochaine décision sur les taux d'intérêt sera prise par la banque centrale américaine au cours de cette semaine.

En outre, un rapport sur le PIB américain pour le premier trimestre sera publié dans les prochains jours. Les analystes s'attendent à une hausse de 6,5% de l'indicateur. Les experts d'ING estiment que la croissance annuelle pourrait même dépasser les 7%. Au cours des prochains trimestres de cette année, l'indicateur atteindra les deux chiffres. Ils pensent également qu'en mai, l'inflation américaine approchera les 4%.

Si ces prévisions se vérifient, il sera difficile pour la Fed de convaincre les acteurs du marché qu'elle ne relèvera pas les taux d'intérêt avant 2023.

Jusqu'à présent, aucun changement majeur dans la politique du régulateur n'est attendu. Toutefois, les investisseurs évalueront les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, concernant l'éventuelle réduction du programme d'assouplissement quantitatif.

Certains économistes supposent que lors de la prochaine réunion, la Réserve fédérale laissera entendre d'une manière ou d'une autre qu'en été ou au début de l'automne, le programme d'assouplissement quantitatif sera réduit de 10 milliards de dollars.

Toutefois, la plupart des analystes estiment qu'une telle discussion est inutile. Il est donc peu probable que Jerome Powell annonce des changements radicaux dans la politique monétaire mercredi. Il évoquera à nouveau les avantages de la relance budgétaire, les risques d'aggravation de la situation épidémiologique, la nécessité d'atteindre le plein emploi, et confirmera l'engagement de la Banque centrale à maintenir le taux directeur actuel, même face à l'inflation.


Lundi, l'indice du dollar américain est tombé à son plus bas niveau depuis près de huit semaines, autour de 90,65, avant de remonter à 90,95.

Si la banque centrale américaine maintient le statu quo tout en constatant la croissance de l'activité économique dans le pays et en laissant entrevoir une réduction du programme d'achat d'obligations, le dollar américain pourrait regagner du terrain.

Les commentaires conciliants de Jerome Powell pourraient exercer une pression à la baisse encore plus forte sur le dollar et limiter sa croissance.

Si le dollar américain continue de s'affaiblir, il pourrait bien atteindre les plus bas de mars dans la zone des 90,60, puis 89,20 et 88,15.

Cette semaine, le billet vert pourrait progresser face à ses principaux concurrents en raison de facteurs saisonniers et techniques.

En règle générale, dans les derniers jours d'avril, la demande pour la devise américaine est soutenue.

De plus, l'indice USDX s'approche de la zone de survente, après avoir baissé quasiment depuis le début du mois. Les ordres de prise de bénéfices et la révision des portefeuilles d'investissement peuvent soutenir le dollar américain à court terme.

À plus long terme, la principale menace pour le billet vert pourrait être la possibilité d'une augmentation des impôts aux États-Unis, ainsi qu'une reprise économique plus synchronisée entre les pays développés.

Joe Biden va proposer de multiplier par près de deux le taux d'imposition des plus-values pour les personnes gagnant plus d'un million de dollars. Si elle est mise en œuvre, cette proposition sera le plus grand changement apporté au code fiscal du pays depuis la révolution Reagan. Elle fera partie d'un plan de soutien aux familles américaines, que M. Biden va présenter mercredi prochain lors d'une session conjointe du Congrès. D'une manière générale, ce plan est défavorableau dollar américain, selon les stratèges de Saxo Bank.

Le plan fiscal de Biden réduit le risque de surchauffe de l'économie américaine et d'inflation, et la Fed a encore moins de raisons de se précipiter pour relever ses taux, ont-ils souligné.

Les experts de JPMorgan estiment que le billet vert perdra de son lustre auprès des investisseurs car d'autres pays développés rattraperont les États-Unis en termes de taux de vaccination et d'ouverture de l'économie au second semestre.

Nous nous attendons à ce que d'autres économies connaissent un rebond similaire à celui que connaissent actuellement les États-Unis, ont souligné les économistes.

Les analystes de Goldman Sachs ont partagé un point de vue similaire.

« Nous pensons que les acteurs du marché sont plus susceptibles de rechercher des opportunités de profit en dehors des États-Unis, ce qui réduit l'attrait du dollar pour les investissements », ont-ils déclaré.