L'or a formé un double creux

On pourrait se le demander, qui a besoin d'un actif de protection tel que l'or dans une période de rapide croissance économique mondiale ? Le FMI a relevé sa prévision pour le PIB mondial de 2021 à 6%, le plus haut en quatre décennies, et les cotations de la paire XAU/USD a atteint un pic de deux semaines. Si elles franchissent la barre importante de 1,750$ l'once, la reprise du métal précieux risque une accélération. Cela s'explique par plusieurs facteurs.

Tant que les banques centrales resteront calmes, l'or a de bonnes chances d'évoluer à la hausse. Il y a une opinion grandissante sur les marchés selon laquelle la Fed va permettre à l'économie américaine de se surchauffer, une décision comportant un risque d'inflation non pas temporaire mais durable. L'or est l'instrument utilisé depuis des siècles comme protection contre l'inflation.

Les contrats à terme prévoient une hausse du taux des fonds fédéraux à la fin de 2022 et sa croissance à 1,25 % au début de 2024. Jerome Powell et ses collègues n'ont pas donné de motifs pour des prévisions aussi faucons. En outre, la directrice de la Banque fédérale de réserve de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré que malgré les données solides sur le marché du travail américain en mars, la Fed restera patiente.

Les attentes d'une reprise rapide, puis la surchauffe de l'économie américaine, ainsi que la passivité de la Fed, permettent à l'or de suivre le même chemin que les indices boursiers américains. Leur corrélation positive s'accroît à vue d'œil, et le renouvellement du S&P 500 à des sommets historiques en avril a inspiré des prouesses aux haussiers du XAU/USD.

La corrélation entre les prix de l'or et l'indice S&P 500

Le milieu du printemps est fondamentalement différent de son début, où une hausse des rendements du Trésor a freiné les acheteurs de valeurs technologiques et servi fidèlement le dollar américain. En mars, le marché de la dette américaine a plongé dans sa pire liquidation depuis des décennies, et l'indice USD s'est solidement renforcé, ce qui a contraint les amateurs de produits ETF à fuir le champ de bataille, et les spéculateurs à réduire les positions longues nettes sur les métaux précieux. Ce n'est pas pour rien que les actions des fonds négociés en bourse spécialisés sont tombées au plus bas depuis le mois de mai, et les positions longues nettes à leur plus bas niveau depuis trois semaines.

En avril, la situation a radicalement changé. La chute des rendements du Trésor américain en réponse aux solides données sur l'emploi et les entreprises américaines prouve que le marché a compris son erreur. Il s'est emballé pendant longtemps. Il est temps de se calmer. La consolidation des taux d'endettement a permis aux valeurs technologiques de relever la tête, et au S&P 500 de réécrire des sommets historiques, ce qui a fait le jeu des haussiers du XAU/USD.

Quelle est la prochaine étape ? Plus le marché croit en l'intention de la Fed de rester longtemps sur la touche, plus le risque de hausse de l'or est élevé. À cet égard, la publication du procès-verbal de la réunion de mars du FOMC pourrait devenir un autre catalyseur du rallye du métal précieux. Dans le même temps, le principal adversaire du dollar américain face à l'euro est encore vulnérable, je ne me précipiterais donc pas pour former des positions longues sur le XAU/USD avant de réussir à franchir la résistance à 1,750 dollars l'once.

Techniquement, la présence de motifs «Double Bottom» et «Vague de Wolfe» sur le graphique journalier de l'or signale l'intention des haussiers de lancer une contre-attaque. Une rupture de la résistance à 1,750-1,755 $ sera une raison d'ouvrir des positions longues avec des objectifs à 1,835 et 1,870 $ l'once.

Or, Graphique journalier