Le rapport solide sur les emplois non agricoles consolide la force du dollar américain. Aperçu pour USD, EUR, GBP

Le principal événement de la semaine dernière a été la publication du rapport sur le marché du travail américain pour le mois de mars. Pour la plupart des indicateurs, le rapport s'est révélé meilleur que prévu : 916 mille nouveaux emplois ont été créés. Etant donné la révision à la hausse des chiffres en janvier et février, l'augmentation s'est élevée à 1,072 millions, ce qui encore meilleur que les prévisions les plus optimistes. Dans le même temps, le taux de chômage est passé de 6,2% à 6,0%, et la semaine de travail moyenne est passée de 34,6 à 34,9 heures.

L'unique déception de ce rapport est probablement le ralentissement de la croissance des salaires. Le mois dernier, elle a été de 4,2% contre les 4,5% attendus. Les données du mois de février ont encore été révisées à la baisse, de 5,3% à 5,2%, ce qui devait théoriquement faire pression sur les attentes inflationnistes en raison d'une diminution probable de la demande du consommateur. Toutefois, le rendement des obligations TIPS protégées contre l'inflation n'a pas baissé, les TIPS à 5 ans ayant clôturé à 2,58 % vendredi dernier, soit juste au-dessus de 2,55 % à l'ouverture.


Cela indique que les entreprises ne voient pas le danger d'un ralentissement de l'inflation, mais que, au contraire, elles s'attendent même à sa croissance. Ainsi, cela augmente les chances d'un relèvement anticipé des taux de la Fed. Un tel scénario semble être soutenu par le marché, de sorte que le dollar américain reste en position favorable pour au moins une autre semaine.

Aujourd'hui est un jour important pour l'évaluation des perspectives économiques des Etats-Unis. L''indice ISM pour le secteur des services, le principal indicateur de croissance, sera publié. La prévision est de 58,5p, ce qui est nettement plus élevé que les 55,3p de février. En outre, nous nous attendons également à une croissance du sous-indice de l'emploi. La semaine dernière, l'indice ISM dans le secteur manufacturier est passé de 60,8 p à 64,7 p, ce qui a entraîné une augmentation de la rentabilité en raison d'une réévaluation à la hausse des perspectives. Dans ce cas, l'indice du secteur des services peut donner un élan de positivité encore plus grand, car les données sur les emplois non agricoles de vendredi ont montré une augmentation de l'emploi de 597 mille, ce qui est assez significatif.

De l'autre côté, la menace d'un ralentissement de la croissance des emplois demeure insignifiante. Selon les résultats de mars, 8,4 millions de personnes qui avaient des emplois avant la pandémie, et qui les ont perdus, restent en dehors de la population active. Le taux de participation à la population active était de 63,3% avant la pandémie, alors que le sous-emploi est de 10,7% contre 7%. Dans l'ensemble, l'état du marché du travail américain offre un fort potentiel de croissance de l'emploi pour au moins les six prochains mois.

EUR/USD

L'activité est faible sur le marché européen en raison des fêtes religieuses. Le lundi de Pâques a remplacé le Vendredi saint, ce qui explique en partie la lenteur de la réaction des marchés aux chiffres des emplois non agricoles.

Dans le même temps, on n'observe pas de facteurs économiques susceptibles de relancer l'intérêt pour l'euro, le rythme de la reprise économique dans la zone euro n'étant pas assez élevé. L'Italie et la France ont renforcé les mesures restrictives en raison de la menace d'une nouvelle vague de coronavirus. La chancelière allemande, Mme Merkel, a également déclaré que son pays était prêt à en faire autant.

La vente de l'euro sur les marchés à terme se poursuit à un rythme élevé. Le prix cible est sensiblement inférieur à la moyenne à long terme, un retournement haussier n'est donc pas attendu.

L'Euro a ralenti son déclin autour du niveau de support de 1,1695, mais il n'y a pas de raisons pour qu'il résiste. Le niveau de support devrait être testé avec succès, ce qui entraînera une nouvelle baisse vers 1,1600.

GBP/USD

L'activité du secteur manufacturier britannique a augmenté plus rapidement que prévu, ce qui est positif pour la livre sterling, mais c'est tout. Il n'y a pas de nouvelles et l'avantage du taux de vaccination peut être annulé, puisque Boris Johnson a déjà exprimé publiquement son inquiétude quant à l'incidence croissante en France et a suggéré un nouveau confinement au Royaume-Uni dans 2-3 semaines.

Mercredi, nous devons prêter attention à l'indice PMI pour le secteur des services, mais rien de plus intéressant ne peut être attendu par la suite. Par conséquent, la livre sterling va très probablement dériver dans le sillage de l'humeur générale du marché. Un repli vers la zone de résistance de 1,3845/55 constitue une bonne occasion de vendre, car le prix cible est en baisse constante, ce qui indique la direction des flux financiers spéculatifs. L'objectif à long terme de 1,3440/90 reste le même.