EUR/USD et GBP/USD: Le dollar va augmenter encore plus en raison du redressement solide de l'économie américaine

Le dollar continue à se redresser face aux autres devises du monde, excepté la livre britannique, qui pourrait bientôt subir une correction haussière. Toutefois, la croissance n'aura lieu que si la demande sur le dollar diminue et que le rendement sur les obligations américaines se stabilise.

Hier, les obligations américaines ont diminué après que le Sénat a approuvé le projet de loi tant attendu de 1,900 milliards de dollars. 50 sénateurs ont voté en faveur du programme d'aide, alors que 49 ont voté contre. Les démocrates veulent que la loi soit approuvée avant le 14 mars, date où plusieurs programmes d'aide au marché du travail prennent fin.

Cependant, malgré cela, le rendement sur le Trésor à 10 ans est tout de même revenu à ses sommets annuels dans l'espoir d'une croissance économique plus rapide et de taux d'inflation plus importants dans le futur.

La secrétaire du Trésor Janet Yellen a également noté que les problèmes sont liés au marché du travail, car d'après ses calculs, le vrai taux de chômage dépasse 10%, chiffre qui n'est pas conforme aux dernières données sur le nombre d'emplois hors du secteur agricole.

Vendredi dernier, le département du Travail des Etats-Unis a rapporté que le nombre de personnes employées dans le secteur non agricole a augmenté de 379,000 en février, beaucoup plus que les 182,000 attendus. Cette vive augmentation est directement liée à un taux plus élevé d'emploi dans l'industrie des loisirs et de la restauration. Les gains les plus faibles ont été enregistrés dans les secteurs de la santé, des services sociaux, du commerce de détail et de l'industrie manufacturière. Le taux de chômage est également tombé à 6,2 % en février, contre 6,3 % un mois plus tôt.

Cette divergence entre les déclarations de Yellen et les données réelles fait que les investisseurs se fient davantage à leurs propres observations. En conséquence, la demande sur le dollar américain a augmenté, dans l'espoir que les taux d'intérêt et que la politique monétaire changeront beaucoup plus tôt que prévu.

Bien entendu, personne ne remet en question le fait que les banques centrales ont contribué à sauver l'économie mondiale de la crise du coronavirus. Mais désormais, celles-ci s'attaquent au plus difficile: gérer la reprise économique dans un contexte de désaccord avec les investisseurs. Beaucoup estiment que le vaccin contre le Covid-19 ainsi que le soutien financier continu de la part du gouvernement déclencheront une reprise économique plus rapide. En particulier, on s'attend à ce que l'inflation augmente très rapidement, ce qui pourrait entraîner une révision des politiques monétaires beaucoup plus tôt que prévu.

Cependant, les dirigeants des principales banques centrales insistent unanimement sur le fait qu'ils continueront à adhérer à des politiques extrêmement souples pendant encore longtemps.

Quand pourrons-nous donc nous attendre à une baisse du dollar américain et une augmentation des actifs à risque ?

Au cours des deux prochaines semaines, la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque du Canada vont avoir une rencontre au cours de laquelle ils vont discuter et probablement réitérer les promesses susmentionnées pour garantir le rétablissement de leurs marchés du travail et éviter l'erreur de terminaison des programmes de relance. En 2008, les banques centrales ont pris des décisions trop hâtives qui ont entraîné des déséquilibres dans le marché financier et miné la reprise confiante des économies.

La semaine dernière, la Banque centrale européenne a maintenu un rythme modéré d'achat d'obligations, faisant fi de l'augmentation du rendement sur les obligations. Elle a acheté des obligations pour une valeur de 11,9 milliards d'euros, ce qui est assez similaire au montant qu'elle avait acheté une semaine plus tôt. Le rendement des obligations à 10 ans en Allemagne a chuté de 0,29 % après la publication de ces données.

Ce jeudi, la BCE tiendra une réunion afin de discuter de la perspective pour l'économie européenne. Elle pourra également annoncer une augmentation dans le programme d'achat d'obligations afin de corriger la situation dans le marché obligataire. Si cela se produit, l'euro peut se renforcer, ne vous hâtez donc pas de vendre la monnaie aux niveaux de prix actuels.

En ce qui concerne les statistiques macroéconomiques, l'Allemagne a publié un rapport plutôt décevant hier, mais il ne devrait pas être interprété comme un signe que la reprise économique du pays est achevée. Les données indiquent que la production industrielle a diminué de 2,5 % en janvier, ce qui contraste fortement avec l'augmentation prévue de 0,2 %.

Sur une note plus positive, la confiance des investisseurs dans la zone euro a montré une nette amélioration. Un sondage effectué par Sentix a indiqué que l'indice a atteint 5,0 points en mars, contre -0,2 points un mois plus tôt. C'est la hausse la plus forte depuis février 2020 et elle suggère que le redressement économique se maintient dans la zone. L'indice IFO a atteint un sommet annuel de -19,3 points. L'indice des attentes, lui, a augmenté jusqu'à 32,5 points.

Aujourd'hui, les données sur le commerce extérieur allemand seront publiées, suivies par les rapports trimestriels révisés sur le PIB européen. Les exportations devraient baisser de 1,2 %, tandis que les importations devraient diminuer de 0,5 %. Un rapport sur la production industrielle de l'Italie en janvier dernier devrait également être publié.

Pour ce qui est de la paire EUR/USD, il est trop tôt pour parler d'une correction haussière, quoique la réunion prochaine de la BCE pourrait augmenter sa probabilité. Pour commencer, les haussiers doivent reprendre le contrôle sur 1,1885 car une telle démarche entraînera une augmentation vers 1,1935. Plus de croissance vers les 2,0000 dépendra d'une consolidation au-dessus de cette zone. Mais si les baissiers percent le niveau de 1,1835, la paire EUR/USD diminuera à 1,1790 et 1,1750.