Le discours de Powell a mis les choses au clair: les chances de reprise de croissance pour le dollar sont minimes. Aperçu de USD, EUR et GBP

Jerome Powell, chef de la Réserve fédérale, n'a pas révélé grand-chose lors de l'audition de la commission des services financiers de la Chambre des représentants. Il réaffirme, par là, l'engagement de la Fed à ses politiques adaptatives. Il n'a d'ailleurs pas exprimé d'inquiétude quant à la croissance continue des actifs.

Il ne vaut plus le coup d'attendre que la Fed renforce sa politique monétaire: c'est le ressort principal des auditions qui se sont déroulées sur deux jours au Congrès. Les marchés ont reçu un signal évident pour continuer leur croissance; la demande sur les actifs à risque restera toujours importante. Le dollar (en tant que principale devise défensive) sera sous pression dans l'environnement actuel.

EUR/USD

L'un des points importants qui impactent directement l'évaluation de la situation actuelle par la Banque centrale européenne, c'est le problème des prix. L'inflation a augmenté d'une façon inattendue en janvier, la plupart des commentateurs s'accordent cependant pour dire que le rebond des prix est plutôt technique que fondamental.

Si les prix à la consommation continuent à augmenter, le marché pourrait en conclure que l'économie, dans sa globalité, est en train de se rétablir en même temps que les prix sont en train d'augmenter, et ce sera une raison pour la BCE de réduire ses programmes de rachat. Mais d'abord, les membres de la BCE eux-mêmes déclarent que la montée des prix est technique, et que la révision attendue de l'inflation, prévue haussière pour le mois de mars, sera unique. Puis, les conditions préalables à la montée des prix sont très instables, puisqu'aucune croissance des salaires n'a été observée. Au contraire, comme les employés acceptent des salaires réduits pour éviter les licenciements, la dynamique des salaires est négative: ainsi, les employés gardent leurs emplois, mais sont moins payés.

Par conséquent, il y a encore très peu de facteurs qui pourraient faire monter les prix avec certitude. Les taux de vaccination restent faibles, et il y a une hétérogénéité considérable à travers la zone euro.

La pression s'exerce par la hausse des prix des matières premières, mais en même temps, les prix de vente des entreprises ont diminué en janvier, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'influence sur les prix à la consommation de ce côté là non plus.

Pour l'instant, les marchés sont dominés par l'idée que la BCE va relever ses prévisions lors de sa prochaine réunion le 11 mars, chose qui contribuera au renforcement de l'euro, mais qui confirmera en même temps l'intention de la BCE de maintenir les conditions du TLTRO, à savoir, elle ne va pas exprimer l'idée d'un désengagement prématuré des programmes de relance. Le marché évalue cette position positivement parce qu'il croit que la vitesse de reprise de l'économie sera plus importante si le soutien est maintenu.

Ainsi, il existe une situation dans laquelle une hausse des prix entraîne une augmentation des rendements, mais simultanément, la menace de sortie d'un régime favorable se trouve amoindrie. Cette interprétation favorise l'euro. La rupture de résistance de 1,2170 a renforcé le momentum haussier. Il n'y a pas de raison de croire que ce mouvement pourrait s'arrêter avant que le prochain niveau de 1,2385 ne soit atteint. Là, une zone de consolidation pourrait se former soit avant le test du haut de 1,2349, soit avant un renversement baissier si le dollar bénéficie enfin d'un momentum haussier au Congrès.

GBP/USD

Le plan de Johnson, consistant à lever progressivement les restrictions, n'a pas eu d'effet notable sur le marché, puisqu'il correspondait, assez exactement, aux attentes constituées le lendemain de la fuite du gouvernement.

Le rapport sur la situation de l'emploi a été plus révélateur. En effet, il montre que les salaires moyens au cours des trois derniers mois ont augmenté plus rapidement que dans la plupart des économies développées.

Lors de la réunion essentielle du 18 mars, la Banque d'Angleterre n'annoncera pas le retrait imminent des programmes de relance, cependant le rendement des obligations britanniques de 10 et 30 ans montre des taux de croissance encore plus élevés que le rendement de titres similaires aux Etats-Unis ou en Allemagne.

La livre n'a probablement pas encore épuisé son potentiel haussier, en dépit d'un certain surachat technique. Le test du maximum de 1,4377 va probablement avoir lieu. Cependant, il n'est toujours pas possible de prédire en toute confiance la sortie au-delà de la résistance. Les taux élevés de vaccination et la levée précoce du confinement ont déjà joué. Ainsi, la probabilité d'un pullback technique est croissante, mais les fondamentaux à long terme restent haussiers.