EUR/USD: La demande sur l'euro continue à augmenter. Le gouvernement du Royaume-Uni souhaite reporter les contrôles aux frontières sur un certain nombre de marchandises entrant en Irlande du Nord

Hier, l'EUR/USD s'est échangé latéralement, tandis que le GBP/USD a légèrement augmenté. Apparemment, les progrès de la vaccination au Royaume-Uni ont rendu les traders plus optimistes, ce qui à son tour a augmenté les attentes du rétablissement de l'économie.

En ce qui concerne les Etats-Unis, beaucoup espèrent que le projet de loi de sauvetage de 1.9 billions de dollars sera bientôt adopté, même sans le soutien des républicains. Toutefois, cela risquerait d'affaiblir le dollar américain, mais stimulerait en même temps le marché boursier américain.

Des discussions autour de la destitution de Donald Trump ont également repris. Des images vidéo des émeutes au Capitole ont été présentées au Sénat. Les démocrates soutiennent que Trump a appelé à la violence. Ils invoquent en cela ses tweets au sujet des résultats des élections où il incite à un ralliement, le 6 janvier dernier. Les procureurs soulignent que Trump a exhorté ses partisans à "se battre", ce qui a conduit à la prise du Capitole.

Pour ce qui est de la politique monétaire, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré que les taux d'intérêt doivent rester à leur niveau actuel afin que le marché du travail retourne à ses niveaux de l'avant-crise. Il a également souligné qu'il y a encore un besoin de stimulus fiscal, faisant ainsi clairement allusion au paquet d'aide de 1.9$ billions, actuellement en cours d'examen au Sénat.

"Nous sommes encore très loin d'un marché de travail puissant, dont la stabilité a permis à l'économie de maintenir des taux élevés de croissance économique dans les années précédentes", a-t-il déclaré.

Selon les derniers chiffres, l'emploi en janvier est approximativement inférieur de 10 millions par rapport à février 2020.

Les remarques de Powell sont parfaitement en cohérence avec les mesures proposées par le président américain Joe Biden. Même sous Trump, le président de la Réserve fédérale avait déjà insisté que la politique monétaire soutiendrait l'économie, mais l'aide de la Fed à elle seule ne suffit pas. Le soutien gouvernemental telles que les politiques fiscales est également sollicité.

En tout cas, les derniers rapports sur l'économie des Etats-Unis ont coïncidé avec les prévisions. Par exemple, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0.3%, alors que l'indice de base des prix à la consommation, qui exclut les prix des denrées alimentaires et de l'énergie, n'a pas changé. Les prix de l'immobilier ont aussi augmenté de 0.1%, tandis que les services de transport, dont les billets d'avion, ont diminué de 0.3%. Les frais médicaux ont aussi grimpé de 0.5%, et les prix des voitures d'occasion ont chuté de 0.9%.

La même chose a été observée en Europe. Les données macro ont été en conformité avec les prévisions. Par exemple, l'IPC en Allemagne a augmenté de 0.1% en une année, et la hausse de l'IPC général de l'Europe a été de 1.6% d'une année à l'autre. Chaque mois, l'inflation s'est accrue de 0.8%.

Toutefois, la production industrielle en France a été plutôt décevante. L'index a chuté de 0.8% en décembre, alors qu'on s'attendait à une augmentation de 0.2%. Ce recul est dû à une chute brutale de l'industrie manufacturière, où l'indicateur a été réduit de 1.7%.

Néanmoins, rien n'a changé à l'EUR/USD. Les haussiers ont essayé de pousser la cotation en dessus de 1.2130 mais en vain. Aujourd'hui, si l'euro s'échange à la baisse au marché, 1.2090 et 1.2050 seront de bons niveaux de support. Un marché à la hausse ne reprendra qu'après que la cotation soit passée sous le 1.2140, car un tel passage fera avancer l'euro vers 1.2175 et 1.2220.

GBP

Le GBP/USD continue à atteindre des sommets annuels tandis que le gouvernement britannique essaye de convaincre la Commission européenne d'alléger les contrôles aux frontières qui entravent l'exportation de marchandises. Le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, a répondu très froidement à la demande britannique de reporter les contrôles aux frontières sur un nombre de marchandises entrant en Irlande du Nord, en déclarant que l'accord précédemment signé par le Royaume-Uni doit être pleinement appliqué.

Que des entreprises soient en face de défis n'est pas surprenant. Contrairement au reste du Royaume-Uni, l'Irlande du Nord est effectivement restée dans l'union douanière et le marché intérieur de l'UE, ce qui est l'une des conditions de l'UE à Brexit. Comme les marchandises qui traversent la mer d'Irlande font l'objet d'inspections temporaires entraînant des perturbations de la chaîne d'approvisionnement, le gouvernement britannique a tenté de retarder jusqu'en 2023 l'introduction d'inspections complètes des denrées alimentaires destinées aux supermarchés, ainsi que des produits pharmaceutiques et des colis en provenance du reste du Royaume-Uni qui entrent dans la province. Toutefois, l'UE a fermement répondu que les mesures législatives prévues dans l'accord ne peuvent être révisées.

En dépit de cela, le GBP/USD a continué sa tendance à la hausse, mais n'est pas parvenu à passer en dessus de 1.3870. Les haussiers essayent d'y réussir aujourd'hui, car cela entraînerait un saut vers le 39ème chiffre, ainsi qu'à un nouveau pic à 1.3960. Mais un marché à la baisse pourrait reprendre si la cotation passe en dessous de 1.3820, car elle conduira ensuite à une nouvelle baisse vers 1.3970 et 1.3720.